L'empoissonneur revenu
L'empoissonneur revenu

          Les routes de la campagne périgourdine réservent décidément bien des surprises. Voilà longtemps que le voyageur visitant la Dordogne entre Boisse et Saint-Aubin de Lanquais, passe devant ces trois pancartes. Renseignements pris auprès des gens du pays, elles sont là depuis plus de dix ans en fait ! Quelle peut être l’origine de ce morceau d’anthologie ? Une banale histoire de bornage, semble-t-il, qui fit grand bruit à l’époque, mais que la plupart des gens ont oubliée ! 

Appel à témoin   15 empoissonnement
Appel à témoin 15 empoissonnement

          Mais qui est l’auteur de cette prose si originale ? Les langues refusent de se délier (chacun sait qu’à la campagne, on reste “entre soi”) ! Ce ne sont pas des gens immatriculés “75" qui bénéficieront du moindre racontar ! “On” sait simplement que physiquement, “c’t’homme-là” va bien ; mais qu’il a le cerveau un peu “dérangé” ; qu’il porte chaque semaine son miel, ses légumes et ses fruits au marché de Bergerac (ce qui semblerait indiquer que les “empoissonnements” auraient cessé !). Quant à l’autre, le présumé “coupable”, “on” ne sait rien de lui, “on” ne le voit jamais dans la région !

L'empoissonneur diffamateur et toujours en liberté Il a des protecteur J'ai du subir en 3 ans 16 empoissonnement vin en cuve en barique sur vigne fruit tout le jardin 150 000 FN perte subit il va revenir APPEL A TEMOIN  je sui pas encor guéri
L'empoissonneur diffamateur et toujours en liberté Il a des protecteur J'ai du subir en 3 ans 16 empoissonnement vin en cuve en barique sur vigne fruit tout le jardin 150 000 FN perte subit il va revenir APPEL A TEMOIN je sui pas encor guéri

          Passer, vacances après vacances, devant ce monument de vindicte tel que même la mule du pape avec ses sept années de rancune, est laissée loin derrière, devenait trop tentant. Il fallait l’immortaliser ! Dont acte ! Car, après tout, la littérature constitue aussi l’art populaire ! Et qui nierait que ce triple panneau soit du grand art ?

Jeanine RIVAIS

 

CE PETIT TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 66 DE JANVIER 2000 DU BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA.