Les routes de la campagne périgourdine réservent décidément bien des surprises. Voilà longtemps que le voyageur visitant la Dordogne entre Boisse et Saint-Aubin de Lanquais, passe devant ces trois pancartes. Renseignements pris auprès des gens du pays, elles sont là depuis plus de dix ans en fait ! Quelle peut être l’origine de ce morceau d’anthologie ? Une banale histoire de bornage, semble-t-il, qui fit grand bruit à l’époque, mais que la plupart des gens ont oubliée !
Mais qui est l’auteur de cette prose si originale ? Les langues refusent de se délier (chacun sait qu’à la campagne, on reste “entre soi”) ! Ce ne sont pas des gens immatriculés “75" qui bénéficieront du moindre racontar ! “On” sait simplement que physiquement, “c’t’homme-là” va bien ; mais qu’il a le cerveau un peu “dérangé” ; qu’il porte chaque semaine son miel, ses légumes et ses fruits au marché de Bergerac (ce qui semblerait indiquer que les “empoissonnements” auraient cessé !). Quant à l’autre, le présumé “coupable”, “on” ne sait rien de lui, “on” ne le voit jamais dans la région !
Passer, vacances après vacances, devant ce monument de vindicte tel que même la mule du pape avec ses sept années de rancune, est laissée loin derrière, devenait trop tentant. Il fallait l’immortaliser ! Dont acte ! Car, après tout, la littérature constitue aussi l’art populaire ! Et qui nierait que ce triple panneau soit du grand art ?
Jeanine RIVAIS
CE PETIT TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 66 DE JANVIER 2000 DU BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA.