Quel maelström a emporté l’esprit de Samuel Favarica pour que ses œuvres soient ainsi un agglomérat de personnages attestant, à l'instar de Flaubert, qu'il est "œil, tout bonnement" et propose des "grouillements" de la matière, complétant sa vision partielle du réel par ses projections fantasmatiques !?
Né à Rouen en 1971, Samuel Carujo Fava Rica commence dès le début des années 90 à recouvrir dans sa globalité l’intérieur de son appartement de ses peintures et sculptures, par des bas-reliefs et l’agencement d’un fabuleux agglomérat de luxuriants objets hétéroclites.
Guidé par la frénésie d'assurer l’interpénétration de ses créations, Samuel Favarica investit des cahiers, à l’encre de chine rehaussée d’aquarelle, des façades ou des automobiles à la peinture aérosol, avant de peindre à l’acrylique sur toiles classiques et de produire des œuvres sur aluminium brossé verni à l’étuve.
Violemment colorées de rouges écarlates, de bleus inattendus, de verts livides où cohabitent des figures aux traits lourds et burinés qui s’entrelacent et se chevauchent sans jamais laisser le moindre espace vide, ses compositions par leur caractère singulier ainsi que par la multiplicité des techniques utilisées, donnent définitivement au spectateur le sentiment d’un baroquisme exacerbé, d’une véritable obsession de ne laisser le moindre souffle se glisser dans cette osmose si absolue!
Sans aucun doute, est-ce le côté malsain et obsessionnel de sa création qui rapproche Samuel Favarica de la mouvance hors-les-normes ? En effet, à mille lieues de tout académisme, de tout intellectualisme, la spontanéité de ses œuvres crée chaque fois la surprise, génère des émotions face à la psychologie qu'elles revendiquent, et aux forces pulsionnelles qui témoignent de sa grande créativité.
Jeanine RIVAIS