La Verticale de la lune de Fabienne Juhel, est un petit livre inattendu, une perle rare, au milieu de la littérature à la mode qui sévit chaque automne depuis quelques décennies. Il s’agit du premier roman d’une jeune auteure, qui, en conséquence, n’a qu’une minuscule biographie, très originale cependant, et expliquant bien des éléments qui se retrouvent dans l’ouvrage, en particulier la relation de la narratrice avec les arbres. Cet amour des arbres a suscité chez elle, un savoir spontané pour trouver le mot, l’image ou la métaphore les plus précis, les plus fluents, au point d’affirmer : "J’ai été arbre dans un rêve végétal. Les mots se déversent entre mes lèvres et coulent de la bouche de l’arbre". En fait, cette osmose est si complète, qu’elle lui a permis de se créer une mythologie personnelle, la transférer à son livre, pour parler de ses arbres sans mièvrerie, sans entrer dans une attitude écolo-militante tellement en vogue aujourd’hui. Cet ouvrage est un véritable chant lyrique, païen, druidique, adressé à "ses" arbres.
Car, dans la Verticale de la lune, la forêt est un personnage à part entière. Elle est le creuset où se développe l’histoire d’une fillette solitaire, vivant dans "un domaine" situé au bord de la mer. Un lieu doté de la même magie que celle traversée naguère par le Grand Meaulnes. La forêt est la limite du domaine qui semble n’avoir aucune clôture. Elle borde un jardin lui aussi anarchique, dans lequel, parfois, Térésa arrache "des touffes de sagine qui poussent dans la rocaille" et se retrouve "les mains pleines du sang de l’herbe". Ce jardin possède un puits, dont la margelle est presque à fleur de terre. Dangereux, donc, et deuxième élément de culte de la fillette qui sort la nuit uriner dedans, se pencher au-dessus et y chercher la lune. Le puits (donc l’eau), la nuit, la lune : une trilogie incontournable pour "écouter les étoiles", avoir le sentiment d’appartenir aux "réveillés (qui) sont les sentinelles, les traceurs de routes, les éclaireurs muets, les guetteurs d’aube".
Ainsi vit cette fillette, dans une relation sans ambiguïté, -ce que confirme le titre- entre l’arbre, symbole phallique, et le puits, réceptacle. La récurrence de la lune dans ses rêves et ses fantasmes, rappelant que, depuis la nuit des temps, celle-ci exerce sur les humains fascination et terreur. Etrange conjonction verticale où l’arbre semble le lien entre la lune inatteignable dans le ciel par la petite fille, et impossible à capter dans le puits, « lorsqu’elle veut bien l’y retrouver ».
Quand se déroule l’histoire ? En un temps imprécis, qui pourrait se situer au milieu du XXe siècle, à cause des allusions aux lettres du vermicelle que l’on compte, à l’hygiaphone de l’administration dans lequel il faut parler, et au culbuto, ce jouet impossible à coucher qui fit fureur dans les années 60.
Qui est la fillette, âme et héroïne tantôt positive, tantôt négative du livre ? Qui a très fort le sentiment de sa petitesse face au monde des adultes (elle répète "mon petit corps, mon corps de poupon"…) ; mais qui a aussi "conscience de (sa) vivacité, (son) ingéniosité d’enfant, (son) sens pratique et (sa) superbe intelligence frontale". Elle est la narratrice qui dit "je" tout du long. Elle-même, ne connaissant que quelques tenants et aboutissants de sa courte vie interroge sans cesse son entourage "Qui je suis, moi ?", et lorsque au cours du récit, celui qu’elle appelle l’Indien prononce son prénom, elle en est toute décontenancée. En fait, le lecteur ne le connaîtra même pas, et tardivement ses "deux autres prénoms : Marie et Jeanne. Le premier (dit-elle) me fait rentrer de plain-pied dans la fréquence lambda des appellations courantes en Bretagne. Et puis c’était aussi le prénom de maman, de la mer, de l’iguane et de la Vierge bleue. Le second résonnait en moi comme une chose ancienne. Je ne connaissais pas personnellement de Jeanne. Peut-être le prénom d’une de mes grands-mères. Il m’évoquait surtout le nom d’un lougre qui croisait dans la baie avec ses voiles orange".
Apparemment, elle ne va pas à l’école, du moins n’en parle-t-elle pas, ni de possibles camarades. Elle sort très rarement, sauf pour quelques randonnées à bicyclette au long des chemins creux. La seule sortie au village qu’elle évoquera sera pour poster elle-même la lettre à la maîtresse de sa mère. Elle lit beaucoup, mais son éducation semble une véritable friche acquise seule dans la nature, ou à travers les superstitions de Teresa, la bonne à tout faire mexicaine. Sans doute est-elle insomniaque, puisqu’elle déambule au long des nuits, dans le jardin et la forêt, pour aller partager les secrets de la faune alors éveillée, et surtout regarder la lune –encore elle !- lorsqu’elle fait « son remplissage au-dessus de nos têtes, ses cratères comme des yeux de bonhomme triste ».
Quel âge a-t-elle ? Impossible de le savoir précisément, sauf qu’elle évoque ses règles, ce qui la placerait à la fin de l’enfance, pas encore tout à fait à l’adolescence. Elle a renoncé à compter, car "maman ne fête jamais les anniversaires". Elle croit être née "en décembre, en tout cas, un mois en « bre », où l’on peut manger des huîtres". A l’évidence, elle est à l’âge de l’exploration de son corps : elle a découvert le plaisir sexuel dans la communion avec les arbres, car elle a "fait l’amour à tout ce que la Terre porte d’arbres". (Elle) "offre (son) petit corps lunaire à la matière, (son) petit corps chiffonné de la nuit à la densité… (elle) sent bien vite une boule chaude contre (son) ventre, un second cœur qui bat et palpite entre (ses) cuisses". Elle découvre également la sensualité d’un corps d’homme, en surprenant l’Indien nu au pied d’un arbre, "le torse nu, la poitrine plus belle que celle de Jésus. Des tétons sombres et très larges… Ce géant humain aux fesses dures et galbées comme des cuisses de femme. Beau comme un Dieu souterrain…". L’âge de rechercher ses origines, concrétiser ce fantasme commun à beaucoup de fillettes, en arrachant enfin à "sa mère" la certitude qu’elle est une enfant adoptée. Apprendre que ses véritables parents ont été tués dans un accident de voiture, alors qu’elle n’était encore qu’ "un petit corps chiffonné, enveloppé dans sa robe blanche de baptême et qu’un premier tonneau avait éjecté dans la prairie, dans l’herbe grasse et molle" ; et imposer sa volonté d’aller au cimetière pour y trouver leur tombe. Mais une fois là, refuser farouchement la place qui lui est réservée dans le tombeau de famille. Et, avec le goût du morbide caractéristique des enfants, fantasmer à propos de l’if qui domine le cimetière, en se disant que « dans la bouche des morts partent les racines de l’arbre, il y a autant de racines qu’il y a de morts ». L’âge par conséquent de chercher partout la preuve de la vie et de la mort. Tantôt attachante, tantôt exaspérante. Seule. D’où le besoin qu’a cette enfant de vivre à travers ses fantasmes, s’isoler de la réalité. Elle est très marginale, un peu vindicative, un peu mythomane, un peu raisonneuse, à la fois rêveuse et observatrice, jalouse et machiavélique. Ce que résume ainsi Teresa : "Tu es un écureuil d’automne, un petit lapin sale d’hiver, une fauvette du printemps, une abeille d’été". L’âge en tout cas, de comprendre bien des choses, deviner les amours saphiques de sa mère qui vit en pointillés à la maison. Et dont on a l’impression qu’obsédée par son amante du moment, elle n’est capable que de s’agacer des tentatives de la fillette de se rapprocher d’elle.
En effet, autre personnage moteur de ce roman, il y a la mère, "une bête étrange, un mystère, une tombe. Maman et ses vagabondages". La mère qui ne fait pas partie des "veilleurs de nuit" parce qu’elle a "le sommeil tranquille d’une enfant aux boucles d’or que les fées, ses marraines, ont gâtée". La mère adulée comme quelqu’un d’intouchable, dont la fillette essaie de façon quasi-obsessionnelle d’attirer l’attention. Qui perd son caractère d’exception lorsque celle-ci découvre en fouinant dans la chambre, les lettres témoins des nombreuses amours qu’elle a vécues avec des femmes. Mais qui redevient, néanmoins, mère jalousée, admirée, ressentie comme trop absente malgré la liberté procurée par ces absences. Mère comme par accident (ce qui est littéralement la vérité) et qui, au moment du récit, vit un amour palpitant, très violemment sensuel (du moins dans l’imagination de la fillette), avec une certaine "veuve des îles". Maman, belle, amoureuse, indifférente, "qui n’est pas pour toi", dit-elle à l’Indien, lequel rétorque : "Pour toi non plus !"
Et puis, il y a Teresa. "Teresa", dit la fillette, "a trente ans et ne sait pas danser. Teresa est grosse et ne plaît pas aux hommes. Teresa sent bon. Teresa cuisine bien. Teresa m’aime. Un jour, elle m’emmènera au Mexique voir les iguanes". Apparemment, Teresa est une immigrée quasi-clandestine, qui va chaque année à la préfecture renouveler son visa de tourisme. Elle est la cheville ouvrière de la maisonnée, assumant toute la responsabilité. Elle a "un rire de gorge à donner le roulis à sa poitrine wagnérienne, (ses) deux seins lourds et généreux chaloupant bord à bord à toutes les plaisanteries". Travail, amour, compréhension, pèsent sur ses épaules. Elle admet les manquements à la discipline et aux normes de vie régulière ; connaît les sorties nocturnes de l’enfant dans le jardin et les tolère ; nourrit ses fantasmes en lui apprenant les superstitions et le culte des morts de son pays. La gentille Teresa à propos de qui l’enfant s’écrie : "Les yeux rivés sur ses fesses, j’ai prié la Vierge des parturientes, qu’elle me donne un corps callipyge comme le sien quand je serai grande".
Il y a aussi, d’abord en arrière-plan, inconnue, auréolée de mystère ; puis présente l’espace de quelques jours, Florence, l’amante, invitée en secret par l’enfant qui a découvert son existence en "entrant dans" l’ordinateur de sa mère. L’intruse invitée par jalousie, par provocation, désir machiavélique de banaliser la relation avec la mère en supprimant le mystère et l’interdit qui se rattachent à cette femme. Vivante, belle, sensuelle, elle sera comme un tourbillon de vie, une présence suscitant d’abord l’hostilité, puis devenant complice à mesure qu’elle aura su capter la confiance de cette sauvageonne.
Enfin, il y a Nadine, la poupée jetée dès la première ligne dans le puits, après avoir été étranglée. Objet d’inquiétude de l’enfant qui sait que les morts remontent à la surface après quelques jours, et s’inquiète des réactions des adultes s’ils la trouvaient flottant à la surface de l’eau ! Nadine qui est l’hôte du puits, de l’eau et de la lune, au point que lorsque l’enfant voudra détruire les outils de l’Indien, elle creusera un trou dans la terre du jardin, "parce que le puits est déjà occupé".
N’y a-t-il donc pas d’homme, dans ce huis clos, où tout tourne autour du monologue et des réactions de l’enfant ? Les vrais parents de la fillette sont morts. Son père adoptif a péri en mer lors d’une tempête, sans qu’elle puisse déterminer, à travers les lettres découvertes dans un placard, où il évoquait les penchants lesbiens de sa femme, s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide ? Le grand-père est vieux, infirme, aveugle et vit ailleurs. Il semble donc que tout élément masculin soit empêché, ou définitivement disparu. Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles elle s’invente de multiples pères auxquels elle finit par croire, tantôt écrivain italien, planteur de cacao en Amazonie, Touareg dans le désert de Gobi, instructeur d’Inuits programmés pour devenir kamikazes, etc.
Aucun homme, donc, pendant longtemps ! "Et il est arrivé, lui, le géant des Terres de Feu… Un sac de marin sur les épaules… A mi-chemin, il s’est arrêté, a pivoté sur lui-même. Il a lâché son sac et traversé la pelouse pour entrer dans le sous-bois, de son pas d’ours" Un ours qui va semer le trouble dans ce microcosme. Un "assassin" nommé Samuel, et qu’elle appelle l’Indien, arrivé "avec ses armes d’assassin, avec ses mains comme des battoirs, des mains de géant, d’incendiaire, d’écorcheur ». Celui qui, par le sacrilège qu’il va perpétrer contre "ses" arbres, va plonger l’enfant dans sa première vraie détresse. A l’encontre de qui elle va découvrir la haine… Mais aussi celui qui va faire lui comprendre que la forêt est malade, qu’il faut abattre certains arbres pour sauver les autres. Celui qui va faire fondre cette haine et ce désarroi, trouver une faille vers la tendresse, en étant le premier homme à caresser ses cheveux, le seul à prononcer son prénom, s’inquiéter pour elle quand, trop malheureuse, elle se réfugie hors du cocon. Celui qui va, en somme, par son amour aussi fort des arbres et bien qu’il les abatte, apprivoiser l’enfant rétive. Tous deux vont se retrouver dans un même culte, et lorsque la fillette aura enfin compris qu’il "tue les arbres par amour pour eux, qu’il ne leur fait pas de mal, il les soigne", que tous deux sont « deux crayons balisant dans la nuit un territoire encore à investir », alors elle sera prête à grandir. Déracinée avec ses arbres. Mais guérie, peut-être, comme eux. Libérée de ses angoisses et de ses cauchemars.
L’Indien est aussi et surtout l’homme qui, au-delà du rustre pour lequel elle le prend d’emblée, introduit la poésie dans ce gynécée. Il lui explique la vie mystérieuse de la forêt ; lui montre son attrape-rêves, déposé à la maîtresse fourche du hêtre, arbre vénéré entre tous par la fillette. Par cette offrande lourde se symboles, il l’amène à canaliser son imaginaire tumultueux, ses révoltes, jusqu’au moment où, à son tour, elle va fabriquer son propre attrape-rêves et l’offrir.
Finalement, il ne se passe presque rien, dans "le domaine". Une vie au jour le jour, marquée épisodiquement par les départs et retours de la mère d’une vitalité si éprouvante lors de ses passages, qu’après l’un d’eux, la fillette s’exclame "Ce jour-là, on a fait comme Dieu, Teresa et moi, nous nous sommes reposées. Maman nous avait épuisées". Vie rythmée par les repas préparés par Térésa, les errances de la fillette entre la maison, l’ordinateur, le puits et les arbres. Cette fillette qui parle, parle de tout ce qu’elle fait, voit, comprend… raconte sans honte ses plaisirs sexuels solitaires, la charité faite à son grand-père, un dimanche après-midi, en prenant "son anguille mauve, molle et tiède dans (sa) main", en échange d’un canif helvète, révèle ses jalousies, avoue ses bêtises comme le feu mis à la paillasse de l’Indien, confirme et martèle ses luttes intestines contre celui-ci et, à son corps défendant, admet la lente montée vers la compréhension de son action. Pourtant, malgré ce "presque rien", le lecteur se laisse entraîner par cette non-histoire, ces grandes avancées psychologiques, ces descriptions physiques et mentales qui le conduisent jusqu’au cri ultime de la fillette, "Un cri de bête, un cri de fauve (qui) s’est propagé comme une onde de choc, chaque note ricochant contre l’écorce du hêtre, l’arbre à confidences, majestueux et magnanime,(aujourd’hui) gangrené" : le hêtre abattu. Dont elle observe la mort, avec le sentiment d’être elle-même en train de mourir. Dont elle suit la chute comme une image filmée au ralenti, avec la conscience qu’il abat avec lui ses propres « rêves cancérigènes ».
Et soudain, à l’avant-dernière page, au moment où ce lecteur croit connaître les moindres habitudes, le train-train de cette famille hors norme, tout bascule. "Nadine est née ce matin, à cinq heures. Nadine est morte ce matin, à cinq heures". Nadine, la petite sœur mort-née de la fillette dont la mère est partie accoucher à l’hôpital. Dont le père, Samuel, apprend la mort de son enfant, "des sanglots plein la gorge". Alors, tout ce qui a précédé, n’était-il que les créations d’une enfant mythomane ? Les jeux un peu pervers, naïfs et crus, d’une fillette qui s’ennuie ? Où est le vrai dans ce livre ? Tout n’a-t-il été, jusqu’à cette avant-dernière page que rêveries, fantasmes, transferts, détournements… pour en arriver à la réalité ? Mais est-ce bien la réalité ? Et dans ce cas, comment lier Nadine/poupée et Nadine/petite sœur ? Nadine la poupée étranglée et jetée dans le puits. Mais étranglée pourquoi ? Jetée, pourquoi ? Jalousie de la part de cette fillette qui ne semble jamais regretter d’être seule et apprend l’arrivée d’une intruse ? Chagrin, au contraire, de la perte de ce bébé ? L’auteure ne donne aucune clef. Chacun peut, selon sa subjectivité, conclure, en fonction de sa propre logique, mais sans pouvoir "prouver" le caractère irréfutable de ce qu’il avance ?
Mais si, par leur concision, les deux dernières pages sont bien la réalité, le lecteur aurait-il pu, au cours du livre, pressentir que tout ou presque, se situait en dehors ? Aurait-il pu deviner, alors que l’emploi du passé composé, temps des certitudes au passé, confère une telle évidence à l’histoire, qu’au-delà des fantasmes de la fillette, de ses rêves confus parfois proches du délire, une "vraie vie" pouvait être plaquée en filigrane par-dessus les mots ? Il semble bien que, s’il avait connu d’avance la fin de ce roman, le lecteur aurait pu entrevoir quelques possibilités que tout ne soit qu’affabulation ; mais qu’il n’aurait trouvé aucune certitude. Il lui faut donc rester dans le domaine des "possibles", au terme de ce double récit, où la part fantasmée, onirique, est beaucoup plus longue que la part peut-être réelle.
Et ce, à travers une autre dérangeante étrangeté : une narratrice supposément enfant, parlant avec des mots d’une très grande maturité, d’une surprenante richesse ; alliant cette maturité à une apparente naïveté. De sorte que ce roman est une véritable mise en abyme, le récit proposant à la fois l’auteur enfant et adulte ; la narratrice/enfant en train de créer sa propre légende d’adulte. Qui le fait sans enfantillages, sans trémolos, sans ambiguïtés, comme une évidence ; avec une combinaison très maîtrisée et pédagogique, de langage adulte cultivé, et de sentiments enfantins. De langage adulte générant une analyse fine et puissante des sentiments et des émois enfantins.
Ce qui fait de La verticale de la lune un petit livre troublant, étonnant et remarquablement écrit, à la limite de la préciosité. Un monologue fluide, ciselé de mille facettes. Un ouvrage d’une surprenante concision, puisqu’il a le format d’une nouvelle. Mais qui, telles les branches tentaculaires des arbres de la forêt, emmène le lecteur en tous sens, jusqu’au moment où il se retrouve la tête dans les étoiles, pour retomber l’instant d’après sur ses deux pieds et se dire : "Si elle a tout inventé, quelle imagination !"
Jeanine Rivais.
CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 55 DEJUIN 2006 DE LA REVUE DE LA CRITIQUE PARISIENNE.