SAFFRÉ : UNE VISITE QUI REND HEUREUX

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Qu’est-ce que le HANG’ART DE SAFFRÉ ? 

Ce lieu situé à la campagne, au 10 le Moulin Roty, en Loire Atlantique (44390), est un lieu d’exposition associatif, l’Abbac en étant l’association gérante. 

D’abord, il y a le bâtiment. Extérieurement plutôt classique, tout de bois noir vêtu, sur lequel sont prévus les emplacements de grandes bâches porteuses d’œuvres très colorées. Etrange à l’intérieur, aux pièces toutes de guingois, le carré y étant presque l’accident. Conçu spécialement pour y présenter des œuvres marginales : brutes pour beaucoup, singulières en majorité, hors-les-normes toutes. Les murs lambrissés de bois blanc sont couverts de ces œuvres, tellement lourdes de psychologie ; toutes ces petites frimousses bon enfant, tristes, rieuses, belles, laides, grimaçantes ou souriantes…, disposées l’air de rien, sans ordre apparent, (du moins, pour le visiteur). Tous ces petits êtres choisis avec amour par François Chauvet au fil des années, à mesure des expositions où il invitait-invite- de nouveaux artistes. Ils sont là, côte à côte, tête à tête, leurs yeux fixés sur le spectateur. Est-ce l’instinct grégaire cher à l’animateur, qui les place ainsi de façon tellement dense, couvrant de leurs bonnes bouilles de multiples toiles (ou tout autre matériau, d'ailleurs !) ? Reflétant peut-être leurs multiples créateurs marginaux, bien que nulle connotation sociale, géographique, temporelle… ne permette de les situer, d’imaginer leur origine. 

Et puis, incluses parmi ces œuvres qui constituent le fonds de ce lieu, il y a les expositions temporaires, deux fois par an, chacune durant trois mois. Au cours desquelles un public très nombreux et fidèle célèbre le vernissage, et revient chaque weekend et jours fériés, écouter François Chauvet parler de ses nouveaux artistes. Lui-même peintre et sculpteur, initiateur et animateur du lieu, il permet ainsi chaque année, à plusieurs milliers de visiteurs de jouir de la diversité placée sous son regard, voire d’acquérir telle œuvre nouvellement installée qui l’aurait particulièrement touché. 

Ainsi, François Chauvet fait-il vivre ce lieu dont il jure que ce n’est pas un musée ; surtout pas non plus une galerie, ce terme n’étant « pas un gros mot, mais c’est que ça fait penser à du business ». Il faut donc plutôt parler d’« espace d’exposition en milieu rural dédié à l’art singulier ». Quoi qu’il en soit, ce lieu est d’une rare convivialité, d’une variété, d’une richesse saisissante, profonde, authentique et originale.au milieu de laquelle il fait bon flâner, rencontrer François et recevoir ses traits d’humour, son bon rire jovial ; parcourir ce monde tellement humain, et partir à regret, les yeux encore pleins de rêve et le cœur empli du sentiment de bonheur partagé qu’il vient de vivre ! 

Jeanine RIVAIS