VERNISSAGE ET DISCOURS DU XXIIIe FESTIVAL "LA LIBERTE EST EN VOYAGE"
Mercredi 28 mai 2014
A 18h30 A SAINT-PAUL LE JEUNE
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Le vernissage du XXIIIe Festival International Art Singulier-Art d’Aujourd’hui "La liberté est en voyage" a eu lieu dans la cour de l’école primaire de Saint-Paul le Jeune. Les "Présences" de Joël Bast, artiste sétois, guidaient le public venu très nombreux, sur les lieux de cette inauguration. Après avoir ouvert face au public, un parapluie couvert de "Statue de la Liberté" la présidente a déclaré ouvert le 23e Festival intitulé "La liberté est en voyage".
Puis ce fut l’appel de plus de cent artistes et le défilé sur le tapis rouge. Cette année, presque tous les artistes avaient fait des chapeaux remarquables (à l’exception de deux artistes non chapeautés et trois autres qui avaient un chapeau non créé ou transformé). Dès le premier artiste appelé, le ton était donné, Joël Bast arriva dans son habit de carton, en sosie de ses "Présences". Celui d’Alexandre Vitrolles (une tour de Pise, particulièrement haute), celui de François Peltier (un échafaudage cornu fait de bois, de fer et de ciment particulièrement lourd), celui de Colette Haranger (une immense abeille orange et bleue battant des ailes) et celui de Nadine Vergues (une véritable œuvre d’art !) furent particulièrement remarqués, pour ne citer que ceux-là. La création singulière des chapeaux était au rendez-vous ce 28 mai 2014 ! Celui de Marthe Crégut-Pellegrino, "princesse des artistes" comme l’avait surnommée pour l’occasion une petite fille de trois ans, était très original avec son perroquet qui répétait le moindre de ses mots !
Et c’est dans une ambiance joviale et débridée qu’elle a lancé son discours !
"L’année dernière j’avais fait la version cinéma. Cette année ce sera la version miam-miam.
Pour commencer, les mises en bouche des merci. Tout d’abord, merci à vous tous d’être venus à l’inauguration de ce XXIIIe Festival Art Singulier-Art d’Aujourd’hui "La liberté est en voyage". Votre présence donne un sens à nos engagements pour cette manifestation et à mes passions pour la culture en général et l’art en particulier. Merci à tous ceux qui ont aidé à l’installation de cette 23e édition et l’affichage des bords de routes. Un merci particulier à Raymonde et son équipe qui, cette année, a préparé le vin d’honneur pour ce vernissage. Je remercie toutes les personnes qui nous suivent, nous soutiennent et nous encouragent depuis tant d’années. Un merci particulier à Jeanine Rivais-Smolec, critique d’art singulier, qui chaque année interviewe les artistes du festival et ne ménage pas son temps pour parler de ce festival et cela depuis sa création. Son site, à visiter sans aucune modération, est un festin d’informations(¹). Un immense merci à tous les artistes pour leurs créations ; les anciens, les nouveaux et ceux qui sont partis dans les étoiles. Sans eux, ce festival n’existerait pas ! Enfin merci à tous ceux qui aiment ce festival et pas merci à ceux qui ne nous aiment pas, faut quand même pas pousser la mémé dans les orties !!!
Pour introduire le "plat de résistance" du discours, j’ai choisi cette phrase de Dancourt bien adaptée à ce vernissage un peu fada. "Les fous font les festins et les sages les mangent".
La partie qui suit fut déclamée avec un fort accent marseillais !
Le cocktail de saison 2014 de Bann’Art, sera une fois de plus succulent et avec des saveurs multiples !
Pour faire une bonne saison culturelle qui s’adresse au plus grand nombre, il faut savoir mélanger les ingrédients dans de bonnes proportions avec imagination et délicatesse… comme on prépare un bon cocktail ! D’abord… un gros tiers de retrouvailles, avec des artistes dont on suit le parcours artistique depuis longtemps et qui reviennent chaque année partager l’aventure du festival. Ensuite… un bon tiers d’artistes nouveaux qui arrivent curieux et quelques autres qui reviennent au bercail après quelques années de pause. Enfin… un tiers important de personnes qui s’engagent désormais dans l’organisation d’un festival éclaté sur trois villages de l’Ardèche Méridionale Saint-Paul le Jeune, Chandolas et Banne. Pour finalement terminer par un grand tiers de passion et d’amour, pour vous offrir, lors de ce traditionnel rendez-vous, ces moments intenses à vivre chaque année pour cet incontournable événement… à savourer et déguster sans aucune modération ! Et… avec ces quatre tiers, astucieusement dosés, le Bann’Art 2014 sera bien rempli, puisque c’est avec le travail de plus de 100 artistes que vous pourrez découvrir le 23e Festival. Le César de Marcel Pagnol, bistrotier du Vieux-Port de Marseille, transmettait la composition du Picon-Citron à son fils Marius qui lui faisait remarquer que quatre tiers dans un seul verre, ce n’était pas très… mathématique… Sa réponse ? "Cela dépend de la grosseur des tiers !"
Les tiers du festival sont ajustés pour tenir dans un seul programme pour le plaisir et le bonheur de tous !
Puis, après avoir repris sa voix " normale ", enfin presque !
"La liberté est en voyage", encore le titre d’une belle chanson de Jean Ferrat."Art, Liberté, Voyage " trois mots qui vont si bien ensemble et qui nous font tant rêver ! Ce poète, qui ne chantait pas pour passer le temps, nous accompagne irrémédiablement… "Autant qu’il nous semble raisonnable et fou nous irons ensemble au-delà de tout…" Quel beau challenge nous a donné Jean Ferrat dans sa chanson "L’amour est cerise", que nous avons chanté à l’unisson lors du vernissage du 21e festival en mai 2013. Un grand moment de bonheur, d’espoir et d’émotion qui marquera l’histoire du festival !
Le catalogue des artistes de Bann’Art 2014 sera encore cette année très… singulier ! Après les Fables de La Fontaine, les Contes des Mille et Une Nuits, ce sont des recettes qui accompagnent les œuvres des artistes, des cuisines du monde mais aussi des recettes d’Ardèche dont mes parents, agriculteurs à Chandolas avaient le secret. La cuisine a toujours eu des liens avec l’art et la découverte d’une culture se fait à travers ses artistes mais aussi par sa cuisine ! Comme la cuisine, l’art requiert de l’instinct et du goût plutôt que des règles. Comme l’art, la cuisine a besoin d’imagination, de fantaisie et d’un petit grain de folie ! Après des procédés simples ou complexes et des transformations lentes ou brutales, la toile, les matériaux, les aliments, ressurgissent mystérieusement métamorphosés et l’œuvre est livrée à nos sensations. Et que dire de l’imagination indispensable en art comme en cuisine ! L’imaginaire, qui se développe principalement durant l’enfance, est une des plus belles et des plus riches composantes de l’esprit humain. Sans imaginaire, il n’y aurait pas de poètes et l’incapacité de goûter toute forme d’art serait totale. L’imaginaire permet la créativité, très proche de l’inconscient, pour percevoir la richesse et la complexité de l’être humain. J’imagine que les artistes et les cuisiniers exercent leur passion créatrice avec la même passion et le même amour et nous dégustons œuvres et plats avec gourmandise et délicatesse… Et surtout, vous qui nous accompagnez, savourez ce festival sans aucune modération ! Et… achetez vite le catalogue à la boutique, il nourrit le corps et l’esprit et va être vite épuisé ! Je ne pouvais pas oublier… Ma minute de pub !!!! Et…. pour le plaisir… (qu’elle chante sur l’air du tube d’Herbert Léonard) Un petit remake de 2013… Photographes, à vos appareils…. Vous avez une minute….
Et pour conclure ce repas singulier… Un petit dessert pour les gourmands
C’est un texte que j’aime beaucoup et qu’il me plaît de vous faire partager aujourd’hui. Il est de Pierre Barrough dans le livre "Les rivières souterraines" :
"Pour que la mémoire du vent retienne nos chansons, mes amis recommençons.
Pour que sous l’aile du vent s’accroche notre histoire, quelques bouffées d’espoir.
Que la mouvance océane à son gré sur la grève redépose un jour nos rêves.
Que les ondes paysannes protègent le pollen d’une chimère humaine.
Que l’énigme des rivières irrigue d’autres cœurs et qu’elle noie nos erreurs.
Pour que dans l’âme des pierres survive l’étincelle d’une émotion modèle
Que des sèves végétales, renaisse un jour futur ,la fleur de nos aventures
Que la conscience animale dans la nuit des patiences aveugle le silence
Qu’un matin sur la planète, un doux soleil farceur invente une autre couleur.
Que la pulsion des planètes colporte une rumeur vers une étoile sœur
Pour qu’un souvenir ami garde dans son tamis le bleu de nos nostalgies
Pour que la mémoire du vent retienne nos chansons, amis recommençons…"
Après le discours de Raymonde Gauthier, maire de Saint-Paul Le Jeune et Jean-Paul Manifacier, conseiller général et maire des Vans, c’est un superbe vin d’honneur et buffet, offert par la municipalité de Saint-Paul le Jeune qui a terminé cette belle soirée. Rencontre, convivialité et bonne humeur étaient au rendez-vous de ce singulier vernissage !
(¹) http://jeaninerivais.jimdo.com/