Jeanine Smolec-Rivais : Jan Goede, vous êtes hollandais. Faites-vous uniquement de la gravure ?
Jan Goede (prononcer Goûde) : Je fais de temps en temps un tableau, mais je fais surtout de la gravure.
J.S-R. : Comment procédez-vous ? Quelle est votre technique ?
J.G. : Je travaille sur cuivre. Je fais mon dessin, et après, avec l'acide, je peux faire le tirage.
J.S-R. : Vous choisissez toujours des thèmes de la nature?
J.G. : Oui.
J.S-R. : Parce que vous vivez près des bois ? Vous voyez une image qui vous plaît, etc. ?
J.G. : Oui, j'aime les rochers, les arbres…
J.S-R. : Et vous les reproduisez à partir de photos ?
J.G. : Non ! J'emporte la plaque avec moi, et je travaille in situ. J'aime travailler dehors.
J.S-R. : Quand vous réalisez des arbres, les détails sont tellement fins ! Comment procédez-vous pour avoir une telle finesse de traits à la reproduction ?
J.G. : C'est la technique qui permet cela. Parce que je travaille dans un vernis. En plus, je travaille avec une pointe plus fine qu'un crayon. Le résultat est donc automatiquement beaucoup plus fin.
J.S-R. : Comment vous rattachez-vous à l'Art singulier ?
J.G. : Banne est aussi l'"Art d'aujourd'hui" ! Je suis donc ici à ce titre.
J.S-R. : Je vois bien parmi les oiseaux, une mésange, un pic, mais les autres me donnent l'impression d'être plus fantasmés que réels ? Est-ce juste ?
J.G. : Non non ! Ils existent vraiment. Mais je ne connais pas leurs noms en français!
J.S-R. : Vous avez placé sur le mur des œuvres extrêmement fines. Sur la grille à côté, vous avez placé des œuvres plus "remplies", donc moins fines. Est-ce une technique différente ?
J.G. : Non. C'est la même technique. Mais sur certaines œuvres, j'ai ajouté de l'aquarelle.
J.S-R. : Vous avez également apporté un tableau. Une peinture. C'est vraiment de l'hyperréalisme.
J.G. : Oui. De temps en temps, je fais un tableau. Ce n'est pas ce que je préfère. Mais cela me permet de varier un peu. Lorsque je suis fatigué de faire de la gravure, et que je fais un tableau, cela me redonne de l'énergie pour attaquer une autre gravure.
J.S-R. : Vous vivez en France ? Ou en Hollande ?
J.G. : Je vis en France.
J.S-R. : Vous illustrez des livres ?
J.G. : Je l'ai fait. Je l'ai même fait pour moi-même, pour ma propre création.
J.S-R. : J'avoue que je suis un peu gênée pour vous poser des questions ; parce que la gravure est une création que je connais très mal.
J.G. : C'est une technique qui date du Moyen-âge. J'essaie de travailler comme on le faisait autrefois, sans photos, directement sur la plaque. Comme cela se faisait il y a trois siècles, en somme.
J.S-R. : Vous exposez aussi en Hollande ? Ou seulement en France ?
J.G. : J'expose aussi en Hollande.
J.S-R. : Dans ce cas, diriez-vous que le public français aime les mêmes créations que le public hollandais ? Parce que le paysage est tellement différent !
J.G. : Oui, mais ce sont tous des paysages français ! Souvent des paysages d'Ardèche. Les visiteurs aiment bien ce que je fais. Je suis très content du public français ! Je persévère dans ma technique, et je me régale.
J.S-R. : Vous êtes donc un artiste heureux ?
J.G. : Oui. Tout à fait !
ENTRETIEN REALISE DANS LA SALLE DE L'ART ACTUEL A BANNE, LE SAMEDI 31 MAI 2014, LORS DU XXIIIe FESTIVAL BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI.