Pour le Bann’Art 2016, nous tentons l’expérience d’une troisième manifestation annuelle du Bann’Art. Eh oui, il semblerait que je sois un peu mégalo… mais j’aime les défis et quand ils sont culturels… c’est pire !!!
Il y avait ce créneau pour une expo à thème et si ça marche, nous la pérenniserons pour de prochains weekends de septembre. Alors je compte sur vous tous pour en parler autour de vous à votre famille, à vos voisins, à vos amis… à vos ennemis… mais surtout pas à vos chiens… la terre c’est fragile !!!
Donc pour cette première, c’est le thème de la TERRE que j’ai choisi.
C’est un thème qui me plaît car il est lié à des mots qui me sont très chers " RACINES, TRACES ET MÉMOIRE "(¹).
Encore une nouveauté, dans une exposition du Bann’Art, nous ajoutons officiellement des objets dits "utilitaires". Je sais que je vais être critiquée pour cela, c’est tellement plus facile de critiquer que de faire, mais j’assume toujours mes choix. Et Picasso n’a-t-il pas déclaré à Malraux "J’ai fait des assiettes, on peut manger dedans", la frontière avec des "objets utilitaires" n’est pas si grande que certains puristes semblent le dire.
Et puis croyez-en mon expérience, quand vous buvez votre thé ou votre café, servez votre vin ou vos desserts dans des pièces uniques faites à la main, ça rajoute quand même un peu de plaisir dans le quotidien… et dans ce monde qui devient de plus en plus fou on en a bien besoin de ces petits bonheurs ! Et quand je sers ma soupe de courge dans la belle soupière d’Annie, elle a un goût de celle d’un restaurant "3 étoiles" ! Et des clins d’œil je peux en faire à tant d’autres, Isabelle et Sandrine pour mon thé, Christine pour mon vin… Merci à vous pour tous ces petits bonheurs de la vie que chacun devrait peut-être apprendre un peu plus à savourer…
Après la difficile année 2015 où la culture et la fête ont été assassinées, ce n’est pas pour rien que j’ai choisi pour le Bann’Art 2016 le titre " C’est beau la vie ! " et que j’en ai fait un peu plus pour la culture…
Le Bann’Art, à la convergence des racines et des talents est un événement culturel incontournable en Ardèche Méridionale. En 2017, nous allons fêter la trentième édition…
Les racines et l’existence du Bann’Art sont les fruits d’une passion pour l’art et la culture, liées à une volonté de rendre accessible à un large public tout ce qui relève de la création artistique et de démocratiser la culture vivante avec une sélection de créateurs libres mais aussi engagés dans cet esprit de démocratisation.
Les traces et la pérennité du Bann’Art sont liés à la confiance, la fidélité de son public, à son envie de découvrir et de partager avec les artistes la magie et l’inconnu de la création mais aussi les blessures…
Je cite Ferrat qui me guide toujours dans mes actions et mes combats. "Un printemps s’est levé aux couleurs d’incendie, à chaque cri vivant des grenades répondent, hommes de cinquante ans qu’avez-vous fait du monde ?" ("Un jour futur" – 1969).
La mémoire et le succès du Bann’Art sont liés au talent de ses artistes, à leur extraordinaire capacité à imaginer, innover et créer. Nous sommes des passeurs entre artistes et public, heureux de vous faire découvrir des œuvres originales, de partager mes coups de cœur pour une création atypique, singulière et actuelle, et fiers de provoquer des échanges humains entre artistes d’abord et entre créateurs et regardeurs ensuite, dans un monde de plus en plus individualiste et superficiel où la valeur du fric et du bling-bling a pris le dessus sur les valeurs de traditions, d’amour, d’amitié et d’humanisme.
La terre du Bann’Art entretient ses vieilles plantes… Mais non, mais non… je ne regarde personne… La terre du Bann’Art fait grandir et pousser les vivaces tout en nourrissant les jeunes pousses pour créer un excellent mesclun de créateurs. C’est ce mélange des différences qui fait la saveur de la vie, la parfume et l’épice, irrémédiablement !
Je cite Salif Tall Tierno-Bokar : "La beauté d’un tapis vient de la variété de ses couleurs "
Après le 13 novembre, rester debout à été mon credo pour 2016.
Je cite encore Ferrat : "Ainsi donc, ainsi donc, il n’y aurait plus rien à faire, qu’à mettre la clé sous la porte, de ce château sombre et désert où gisent nos illusions mortes". ("Dans la jungle et dans le zoo" – 1991)
Merci aux artistes engagés dans cette première, j’espère qu’ils seront contents d’avoir participé à cette aventure indécise et que l’on passera un bon weekend de rencontre, de convivialité, de rires et de partage ! C’est toujours ça de pris !
Merci à vous tous d’être là, vous tous qui par votre présence donnez un sens à mes actions et mes projets.
Depuis cinq saisons le Bann’Art fonctionne en complète autonomie, sans aucune subvention, mais le budget annuel n’est pas toujours facile à boucler, surtout pour le catalogue des artistes qu’il faudra peut-être arrêter en 2017. Alors en attendant le Bann’Art 2017 dont le programme est déjà bien engagé, peut-être des nouveautés… mystère et surprise…
Je vous souhaite de jouir à pleines dents de ce weekend épicurien…
De le savourer avec gourmandise…
De le déguster avec délicatesse…
De voyager dans cet univers magnifique de la création…
Que c’est beau la vie !
MARTHE PELLEGRINO
(¹) Lire les textes du catalogue Ban'Art 2011 : "Traces, Racines, Mémoire, Terres, Mots maîtres".