BANN'ART ART SINGULIER, ART D'AUJOURD'UI
XXXIe FESTIVAL
DISCOURS DE LA PRESIDENTE
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Bonjour à tous et merci pour votre présence et votre fidélité pour l’ouverture du 31e festival de Banne, enfin cette année c’est plutôt le festival de canne (¹)…
Merci à monsieur le Maire pour l’aide de Cyril pour le transport du matériel et les emplacements. J’en profite pour remercier Cyril, au nom des artistes pour sa gentillesse envers eux.
Merci également à Jeanine, Michel, Jan, Annette, Monique, Fred pour leur aide en cette période difficile pour moi.
Rassurez-vous, contrairement à mes habitudes, cette année, je ne vais pas vous imposer un long discours.
L’affiche de l’édition du printemps créée par Chantal Deveaux-Donnadieu, est un clin d’œil à Jérôme Bosch (de son vrai nom Jheronimus Van Aken), un artiste avant-gardiste du XVe siècle. Le triptyque "Le jardin des délices", exposé au musée du Prado à Madrid est une pure merveille. On y trouve tout ce qui se fait de plus moderne, de plus riche de sens et de plus achevé. La création de ce chef-d’œuvre est des plus mystérieuses à travers une iconographie fantastique et une imagination fertile. On a du mal à imaginer que ce tableau a été créé en 1470.
En 2017, nous avons inauguré un nouveau lieu, "A l’ombre bleue du cèdre", situé aux Avelas. C’est là que dorénavant est installée la boutique du festival.
Nous continuons le déstockage de tous les anciens catalogues d’artistes, les monographies, les catalogues à thème, les carnets de voyage à 1€ et jusqu’à épuisement des stocks, profitez-en pour compléter votre collection ou faire des cadeaux ! Vous y trouverez également les magnifiques affiches qui ont fait la renommée du Bann’Art ainsi que des cartes postales.
Vous pourrez y admirez une magnifique exposition vitrine où des artistes qui ont participé au Bann’Art ont réalisé des œuvres grands formats à partir de quelques phrases de Jean Ferrat. Certains sont maintenant de renommée internationale ; certains nous ont quittés, mais leurs œuvres les perpétuent, rare privilège des artistes. Un catalogue a été édité pour cette exposition.
Ce lieu est facile à trouver, c’est au carrefour des Avelas, à côté du parking du restaurant Les Avelas et pendant le festival, la boutique est ouverte de 13h à 19h30. L’entrée piétonne est derrière la haie de buis et il y a une sonnette sur le pilier bleu à gauche. Et pour info le restaurant Les Avelas, est rouvert depuis le 8 mai. Nous l’avons testé et l’avons trouvé très bien.
Comme certains le savent, le festival n’est pas très apprécié de certains autochtones et en particulier d’une association qui ne manquera pas d’aller se plaindre si on ne laisse pas le lieu comme on l’a trouvé. Il y a d’ailleurs des affichettes pour vous informer. Aussi je profite d’avoir le micro pour demander aux artistes et aux visiteurs de laisser le lieu propre, car vu mon état, je serais bien incapable de venir faire le ménage !
Mais de toute façon, hors manifestations, les écuries sont fermées et donc non visitables pour les touristes ; ce qui est quand même un comble pour ce lieu mythique du patrimoine du village de caractère qu’est Banne. Il y aurait peut être sérieusement à réfléchir !
Merci également de ne pas vous garer à droite de l’esplanade. Un conseil supplémentaire : ne vous approchez pas trop du "jardin d’aromatiques" situé à gauche dans la montée, vous risquez de sérieuses réprimandes !
Nourri d’un passé de presque trente ans et malgré une situation difficile, le Bann’Art a poursuivi sa route en 2018 (mais j’avoue que mon aptitude à "la résistance" va peut-être finir par caler !) La reconnaissance n’est pas nécessaire à sa réalité, le plaisir simple d’être ensemble ne demande pas pourquoi, il se comble par lui-même !
Alors, bon festival à tous, savourez en toutes les œuvres. Achetez aux artistes, ils en ont besoin et ce n’est pas quand ils seront morts qu’ils en profiteront ; et en plus ce sera plus cher ! Parlez-en autour de vous, à vos amis, à vos ennemis, mais pas à vos chiens… lundi c’est fini… Il faudra attendre le 7 juillet pour la 32e édition…
Pour conclure, enfin, je citerai deux textes que j’aime beaucoup. Je les ai déjà cités lors de précédents discours (j’en suis à mon 31e, c’est parfois difficile de se renouveler….)mais ils sont tellement de circonstance….
Le premier texte est d’un poète colombien.
Je dédie ce texte à mon ami Jean Ferrat, qui nous a quittés depuis huit ans déjà et qui nous manque tellement.
S’il existe un paradis des poètes, il doit être bien triste !
"A la barbarie, il faut opposer la civilisation,
A la violence il faut opposer la culture ;
A l’intolérance on doit opposer l’art,
Parce que l’art n’est pas un caprice qui décore une société,
Plutôt une nécessité spirituelle que l’on doit partager avec enthousiasme.
Je m’en vais, je m’en vais…
Je t’ai laissé le ciel, la montagne et sa brise qui m’a rendu heureux,
Un conte de grand-père.
Je m’en vais, je m’en vais…
Les moments sont restés, il est resté un soupir sous le figuier,
Mais j’ai tellement mal,
Tellement que j’ai tout laissé et emporté mes regrets."
Le deuxième est un texte de Pierre Barouh, poète, musicien, écrivain, saltimbanque. Si je vous dis que cha ba da ba da, 1968, un homme une femme, Jean Louis Trintignan, Anouk Aimée… Il a aussi rejoint Ferrat au paradis des poètes et il avait écrit ce texte pour son ami théâtreux chilien Oscar Castro.
"Pour que la mémoire du vent retienne nos chansons,
mes amis recommençons
Pour que sous l’aile du vent
s’accroche notre histoire quelques bouffées d’espoir
Que la mouvance océane
à son gré sur la grève redépose un jour nos rêves
Que les ondes paysannes protègent le pollen d’une chimère humaine.
Que l’énigme des rivières irrigue d’autres cœurs
et qu’elle noie nos erreurs
Pour que dans l’âme des pierres
survive l’étincelle d’une émotion modèle !
Que des sèves végétales
renaisse un jour futur la fleur de nos aventures !
Que la conscience animale dans la nuit des patiences
aveugle le silence !
Qu’un matin sur la planète,
un doux soleil farceur invente une autre couleur.
Que la pulsion des planètes
colporte une rumeur vers une étoile sœur !
Pour qu’un souvenir ami garde dans son tamis
le bleu de nos nostalgies !
Pour que la mémoire du vent retienne nos chansons,
amis recommençons…
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Discours prononcé lors du 31e festival : Vendredi 18 mai 2017 à 18H30.
(¹)Marthe Pellegrino souffre depuis des mois de problèmes aux hanches. Elle a dû cette année se résoudre à s'appuyer sur une canne.
Jeu de mots, bien sûr, avec le Festival de Cannes alors en cours.