Ainsi retouche-t-il des vieilles peintures dont les auteurs sont depuis longtemps partis pour de plus verts pâturages ;  et de vieilles photos pâlies par le temps, souvenirs de naguère dont les protagonistes sont aujourd'hui oubliés. Mais ces retouches, sans tabou et avec une touche d'irrespect,  ne sont jamais innocentes, à cause de sa volonté d'enlaidir les figurants, attenter à leur intégrité, effacer leur identité… en gribouillant sur les bouches, les yeux, carrément sur toute la figure… :  Comme sur la très romantique image intitulée "Charmants bourgeois" où le visage du mari disparaît sous les coups de crayon rageurs ! Ou encore comme ce garçonnet  au gentil petit costume à manches et culottes courtes, dont pas un cheveu ne dépasse de part et d'autre de la raie parfaite qu'il a aveuglé, et auquel il a pointillé, raturé, griffonné, ajouté à coups de crayons blanc, une paire d'ailes, l'une repliée l'autre ouverte, qui descendent et se séparent de part et d'autre des pieds joints : le parfait petit communiant auréolé des graffitis de Dawa.

          Puis, pour changer un peu, il se lance dans la sérigraphie : vêtements arborant un dessin rigolo, une phrase drôle, tout y passe : débardeurs, sweats, polos, tee-shirts, vestes de cérémonie... jusqu'à ce que la ficelle qui supporte le tout n'en puisse mais ! 

          Qu'à cela ne tienne, il se lance dans la peinture en couleurs : Individus grimaçants de toutes leurs énormes dents ; crânes bleus, personnages rouges et noirs. Figuratifs donc. Mais pourquoi pas abstraits la fois suivante ? 

          On peut ainsi faire le tour de toutes les sortes de créations, et avoir une chance de trouver sur son chemin… Dawa… 

Alors, classique, cet artiste ? Que nenni ! Rebelle, ça oui, questionnant toutes les techniques récentes ; jouant des anciennes, maître es contre-culture; voire anti-culture ! Une sorte de nanar plein d'humour en somme, pour le plus grand amusement du visiteur  qui prend un immense plaisir à passer de l'une à l'autre de ses fantaisies tout en étant assurément interloqué ! 

Jeanine RIVAIS

TEXTE ECRIT SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2017 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.