EVAsions des Arts 2017

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LES EXPOSANTS

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Tous les textes sont de Jeanine Rivais, sauf celui de Nerz qui est de Jean-Philippe Jarlaud.

ACOULON JOËLLE 

    Travaillant toujours en créations numériques, Joëlle Acoulon semble cette année avoir renoncé aux grands jets pointus pour se consacrer à des formations arrondies, voire circulaires, bullaires, opaques ou translucides, d'où les angles aigus auraient disparu. Restent les jets de couleurs vives, les fonds de bleus incertains, les petits entrelacs filiformes… Le tout imprimé sur différents supports (papiers, toiles, aluminium, etc.), en îlots où l’irrégularité ou la fragmentation sont les règles d'or de cette forme d'art.

 

ASH EMMA 

           "La Vie, l'Amour, la Mort". Comment Emma Ash exprime-t-elle ces sentiments si forts dans ses œuvres ? Elle "sait" installer ses personnages devant des "paysages" qui, chez elle, sont toujours indéfinis, mélanges sylvestres, enlacements de lianes, à la fois isolant l'homme, la femme et son enfant, ou les protégeant. Et puis par le choix des couleurs, le sens de leur harmonie instinctif et inné, associant des teintes douces toujours complémentaires, allant des beiges presque blancs aux ocres foncés ; ou des nuances de bleus devenus couleurs chaudes sous son pinceau !

VOIR AUSSI : 

TEXTE DE JEANINE RIVAIS : " EMMA ASH A LA VIE, A L'AMOUR, A LA MORT"

http://jeaninerivais.jimdo.doc/   Rubrique ART CONTEMPORAIN.

 

PIGNAT ARMANDE, dite APIGNAT

Traduisant des réminiscences naturelles, ou s'inspirant de contes et histoires, Apignat est devenue maîtresse dans l'art textile qu'elle propose sous forme d'amalgames de fils entrecroisés sans aucune règle. Ainsi va-t-elle des "Ménines" à "La coquette qui doute", au "Papillon menaçant", à "Doudou à la palme", etc., chaque titre corroborant l'image ! Générant, avec ce doublon, un microcosme. Une tranche d’humanité, qui concerne les humains, la faune et la flore. Toutes propositions figuratives, pleines d'humour, de tendresse qui font d'elle une créatrice heureuse.

VOIR AUSSI : 

ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS :http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique Comptes-rendus de festivals Banne 2010.

VALERIE PARIZE dite ARTIZE 

          Combien d'artistes n'ont-ils pas peint les rues après la pluie, lorsque ces paysages urbains ont été transfigurés par l'eau ? Tel est le cas d'Artize dont chaque rue génère sur l'horizon une perspective claire entre les étagements d'immeubles de part et d'autre. Moment de transition où les gens commencent à sortir, sans être encore des foules. Et il faut noter les tons sobres posés à grands coups du coteau, les teintes discrètes et le soin particulier apporté aux éléments qui en rompent le rythme (oriflammes pendant des balcons ; angles d'immeubles en équilibre au-dessus de la rue…)

 

BARBIER SEVERINE

           "Le flou caractérise la vie bien plus que le net, qui fige la réalité…" (Julia Elchinger)

          Multiples sont les personnages, les têtes à tout le moins qui "apparaissent" (ou sont sur le point de disparaître ? ) de Séverine Barbier. Mais, perdus dans le flou qui rend l'ambiance imprécise, il est impossible de les définir ! Il s'agit là de sortes de clairs-obscurs, entre-deux mystérieux, espaces plus clairs, une forme d'expression émouvante qui frappe l'imagination, la sensibilité, par les variations continuellement changeantes de luminosité.

 

BELADJILA KARIM

Autodidacte, isolé dans son village d'Algérie, Karim Beladjila a dû un jour céder à l'urgence de peindre. Avec les doigts, avec un pinceau. Puis lui est venue l'idée de frotter la peinture avec une gomme, générant ainsi traînées, sillages, empreintes… qui seraient aléatoires, n'était que toutes entraînent progressivement la main vers le haut du tableau. La thématique de la verticalité est omniprésente dans l'œuvre de l'artiste ; et là surgit le paradoxe : alors que ces lentes montées vers le haut l'entraînent vers l'extérieur de lui-même, les couleurs sourdes le ramènent à lui, disant sa difficulté à exprimer son mal-être.

 

BOUHOT CLAUDE

          Se situant à la limite du flou et de l'Impressionnisme, les œuvres de Claude Bouhot, paysages urbains ou nus féminins, sont conçus de façon puissante et discrète : craignant peut-être que la couleur vive ne soit une menace pour l'imaginaire, les siennes sont douces et retenues, apaisantes, sans rien de figé. Il s'agit donc d'un art tranquille, dénué de tout éclat. Pour autant, les œuvres témoignent du tempérament artistique du peintre qui sait maîtriser un subtil équilibre entre technique et sensation offerte au visiteur ! 

 

BRESSON ROMAIN dit NIOTTE PROD

          Les personnages de Romain Bresson sont conçus comme des corps tronqués à hauteur des hanches. Parfois ce corps semble issu d'un tronc d'arbre écorcé dont l'artiste aurait lissé l'extérieur pour y faire jouer la lumière ; d'autres fois, minimaliste il est manifestement en métal demeuré brut. Et le visage ? Tantôt il émerge de l'ombre, à la manière d'un masque au milieu d'un étalement de scories irrégulières, duquel jaillit un éclaboussement d'étincelles. Tantôt, aveugle apparemment, il est presque réaliste. Tantôt encore il est de guingois formé de lamelles métalliques entourant un front grillagé. L'homme du futur vu par quelque industriel fou ?  

 

Niotte Prod a obtenu le 1er PRIX DU JURY 2017.

 

BRETENET JULY  

          Qui dit masque d'oiseau ramène aux temps de l'accoutrement des "médecins de la peste" du Moyen-âge, des facéties estudiantines représentant l'orgueilleux "Dottore" de la commedia del Arte italienne… Mais les personnages masqués de July Bretenet n'ont rien de facétieux ! Toujours en noir et blanc, ses photographies semblent plutôt présenter des êtres inquiets, sur la défensive ; dont les corps tantôt voilés, tantôt à peine ébauchés rappellent que seul l'homme peut modifier son aspect corporel, exprimer sa dualité. Et cette recherche appartiendrait plutôt aux codifications ethnologiques des apparences de Lévi-Strauss.

 

CATRY PASCAL

          L'écriture ou la sculpture sur zinc remontent à la plus lointaine Antiquité : en témoigne cette statuette votive retrouvée dans un sanctuaire gallo-romain de Berne. Pascal Catry se consacre depuis longtemps à ce matériau, jouant des agressions aléatoires des éléments naturels pour en faire éclater les nuances, les couleurs, les érosions… Mettant son talent à y créer de paradoxales décorations nettes, régulières, géométriques parfois, créant des effets de brillances et de matités qui génèrent des impressions de reliefs.          

          Un travail méticuleux, qui implique une infinie patience, et un grand sens plastique.

 

CLAVREUL HERVE 

          "Quand on est prisonnier de l'image, cela vous donne toutes les audaces". (Robert Doisneau)

          Hervé  Clavreul est-il prisonnier de ses images qui, par leur diversité, sont le reflet de la végétation qui nous entoure et peut-être –prémonitoire- la mémoire de ce qu'elle fut lorsque les hommes l'auront détruite ? D'autant que son procédé consiste à mêler passages nets ou opaques et espaces flous qui favorisent la transparence de chaque image. Créant ainsi des résonances picturales nouvelles qui entrent en contradiction avec la définition initiale : ce qui fut naguère un défaut, étant désormais le nec plus ultra de la photographie.

 

DENIZOT COLETTE

          Totalement abstraits, les tableaux de Colette Denizot semblent tous conçus de haut en bas, comme si les éléments agglutinés se détachant sur le fond, étaient en suspension dans l'espace ! Peints dans des couleurs douces, des gris, des bleus, avec quelques touches de noirs pour les faire vibrer et créer des effets de texture, ils témoignent d'une créativité explosive et riche de couleurs et de lumière. Peut-être alors le spectateur s'étonne-t-il lorsque dans cette juxtaposition des éléments abstraits et géométriques déformés, il déniche dans "Andante du départ au petit matin"; deux silhouettes d'oiseaux, et même un petit lézard !?

 

DE PASQUALE ANNE-MARIE

          "C'est en taillant la pierre que l'on découvre l'esprit de la matière, sa propre mesure. La main pense et unit la pensée à la matière". (Brancusi).

          En bas-reliefs ou en ronde-bosse, A.M. de Pasquale sait tailler la pierre, lutter avec elle, la caresser, la polir… En extraire de gentils petits personnages sans jambes comme si elle voulait les empêcher de la quitter ! Seuls ou en couples, ils expriment toutes les joies et les peines humaines, proposent tous les qualificatifs applicables au visage. Suscitent évidence et mystère, force, intelligence et sensibilité.

DOUE ERIC

          La saga des P'tikons d'Eric Doué est constituée d'humanoïdes asexués, vivant à l'état d'ébauche, à grosse tête, énorme nez phallique, orbites creuses, bouches béantes... les pieds plats assurant l'aplomb des corps un peu tordus, demi-penchés à l'image de l'Homme avant qu'il ait vraiment trouvé la station verticale. Lorsque cette horde d'allochtones nains envahit le monde des géants, c'est un déferlement donnant de prime abord l'impression d'individus clonés. Mais ils affirment très vite leurs différences, par leurs dégaines spécifiques, leurs profils incisifs, impertinents, rigolards... à la fois identiques et multiformes…

DUFOUR PASCAL SP 187

          Est-ce parce qu'il est las de ses banlieues ? Ou par humour que Pascal Dufour a transporté ses pénates dans les vallées de l'Auxois ? Qu'importe ! Ses quartiers sont toujours gris ; les constructions aux façades lépreuses qui se serrent les unes contre les autres, font toujours penser à un peigne édenté ! Par contre, les habitants s'y font rares, groupuscules au pied des bâtisses ! Mais, sur les routes s'entrecroisant à l'américaine, bordées de verdures incertaines, les voitures sont à touche-touche : Ouvriers allant à la campagne pour le weekend ? Bref, banlieusard ou rural, Pascal Dufour sera toujours Pascal Dufour ! 

Pascal Dufour a obtenu ex-æquo le IIe PRIX DU JURY 2017

DUPRE-JAMES FLORENCE

          De casbah en site marin ou montagneux aux pics aigus, dans les paysages de Florence Dupré-James, seules les "architectures" entrent en jeu, le pinceau s'acharnant à créer une sensation de lourdeur de la peinture, et générer quiétude et plénitude des lieux vides de toute vie. Les bleus, apparemment sa teinte favorite se conjuguent aux noirs des récifs, des roches et des habitations comme si elle puisait sa vitalité dans les teintes originelles de la terre. La lumière ne modèle pas ici le paysage entièrement minéralisé, qui ne se construit pas selon un plan préétabli, mais par la distribution interne des couleurs.

 

FRIESS NICOLE 

         Paysages calmes, d'une plénitude absolue en des tons tout en nuances de bleus, les œuvres de Nicole Friess appellent le regard pour qu'il s'enfonce dans cette atmosphère de lumière nostalgique, jusqu'au moment où il parvient à la ligne de séparation entre ciel et terre ou mer où s'accentue la profondeur des tons et naissent quelques turbulences. Semblables compositions pour ses éruptions magmatiques. Mais total contraste. Le geste de l'artiste s'épanche dans la matière et la couleur. Le feu, les projections sont traités par touches, traits, dégradés traduisant la réalité d’un phénomène naturel toujours effrayant ! 

 

GRACA DA SILVA CHRISTELLE

          Dessinatrice, Christelle Graça Da Sylva recherche la même perfection des formes que pour ses sculptures. Mais ses "portraits" sont zébrés de rayures noires "flagellées" en tous sens. Zébrures renforcées sur les fonds jusqu'à être opaques autour du corps. Sculptrice, elle propose la plupart du temps des femmes avec un grand sens des formes, des matières, des textures et des couleurs imposées par la cuisson au raku. Chaque courbe est affinée, simple et paradoxalement sophistiquée jusqu'à ce que ses femmes deviennent l'incarnation féminine de l'imaginaire de l'artiste.

Christelle Graça da Silva a obtenu le PRIX DU PUBLIC 2017

LEMAIRE CHRISTINE

       Christine Lemaire et les contrastes ! Tantôt oeuvres légères, entièrement linéaires, jetées, avec un sens inné du mouvement aérien, sur des courbes ou des obliques, semblant défier la pesanteur… Tantôt lourdes citadelles aux murs lisses, sans jamais la moindre fioriture, et apparemment au fil des années, de plus en plus "aveugles". Christine Lemaire et l'illusion, également, car les œuvres de cette métallière de talent qui semblent tellement "pesantes" ne sont en fait que de la tôle rouillée, lissée, burinée, érodée… générant ainsi une bien réelle alliance de vigueur et de rigueur ! 

VOIR AUSSI : 

TEXTE DE JEANINE RIVAIS : " CHRISTINE LEMAIRE ET SES PERSONNAGES DE METAL" : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS :EVA 2015 INVITEE D'HONNEUR

LEMAIRE GENEVIEVE  dite TISSEROLE

         L'artiste qui, après avoir imaginé son néologisme "des tisseroles" (¹), s'est-elle tellement investie dans cette création qu'elle a abandonné son patronyme pour devenir TISSEROLLE ? Et ce sont des bandes de tissus qu'elle étire pour réaliser des compositions monochromes, polychromes… toujours avec un grand talent dans l'association des couleurs froides ou chaudes. Et toujours avec la plus grande recherche dans les harmonies, les contrastes ; dans les formes, les plissages... Le tout en deux dimensions qui, souvent ont l'air d'être trois ! Des tableaux, en somme ! Abstraits ou figuratifs.

 (¹)(inspiré par les "paperoles" que réalisaient naguère les religieuses en conjuguant des bandes de papiers autour des visages des saints )

VOIR AUSSI : 

ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS : Banne 2012.

 

LEPELLETIER SANDRINE

          En reliefs ou grattés dans la terre, les personnages de Sandrine Lepelletier sont des humains. Des humains pas forcément réalistes : des créatures imaginées dans des disproportions souvent curieuses ! Pas gâtées par la vie pour la plupart : L'une a des protubérances sur les bras qui, vues de près, sont des petits personnages. Une autre semble prise dans un réseau de cours d'eau qui "coulent" vers les oreilles, suggèrent le nez, les sourcils puis s'en vont dans les cheveux… Une autre encore, a le ventre percé, d'où émergent des homoncules. L'individu dans l'individu, dans… en somme ! Et Sandrine Lepelletier, la génitrice talentueuse ! 

VOIR AUSSI : 

ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : Banne 2013.

MARCHAND PATRICE

          Patrice Marchand pratique-t-il ce que Kandinsky appelait "L'impur mélange de l'abstrait et du figuratif" ? Se laisse-t-il guider par son ressenti du moment, sa sensibilité, et surtout, par les effets qu'il va produire au fur et à mesure que progressera sa réalisation, pratiquant une déstructuration de ce que l’on apprend initialement à structurer. Mais qu'en revanche, une idée précise et préconçue de ce qu'il va accomplir l'amène à tout mettre en œuvre pour faire se côtoyer une sorte de jet volcanique jaillissant d'un magma aléatoire, un buisson séparant le ciel d'une étendue d'eau, un personnage avançant devant un mur couvert de graffiti… 

 

MERCKY FRANCK

         Créateur d'Art-Récup', ferronnier presque exclusivement, Franck Mercky travaille avec les éléments de ses glanes. Humanoïdes, ses personnages se retrouvent en toutes postures du quotidien. Animaliers, ils deviennent dragons, bêtes un peu fantasmagoriques… Le rêve. Le fantastique. Mais il sait aussi jouer avec les mots, comme la sculpture intitulée l'"Attrape-taire". Celui-là n'attrape que de l'air… Un autre s'intitule "Même pas peur" parce qu'il donne l'impression d'être effrayant, alors que c'est une gentille bestiole ! L'imaginaire, l'humour, toujours ! Et ce qui est original, c'est que le visiteur PEUT toucher ! 

VOIR AUSSI : 

 ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : Banne 2013.

SOLER DELPHINE, dite MNIHA  

          De recherches en découvertes de peinture, poterie, danse… Mniha en est venue à une surprenante technique photographique, la "Light Painting" ou "Peinture lumineuse". Possédant désormais parfaitement ce procédé, l'artiste explore un monde d'activités quotidiennes : ici un enfant tentant d'"escalader " une chaise, là une procession aux bougies, ailleurs des enfants jouant à la marelle… Toutes scènes devinées plutôt que vues, car l'artiste a adopté le parti-pris de les présenter dans un flou de fumées bleues, grises ou jaunâtres ! En somme, l'artiste continue de provoquer la lumière, le paradoxe le plus provocateur étant ce flou sur fond noir! 

MAXIME FICHOT dit NERZ  

          Nerz est graphiste, issu de la culture hip-hop. Comme dans la musique rap le musicien «sample » des fragments de musiques pour les réutiliser dans ses compositions, lui compose des œuvres à partir d'emprunts d'éléments photographiques, glanés ici ou là, qu'il mêle à ses dessins personnels. S'il utilise des logiciels de traitement d'image et de dessin, le geste manuel n'est pas absent puisqu'il use d'une palette graphique qui transmet la volonté du graphiste à la machine. Ses impressions sont le plus souvent en noir et blanc mais des couleurs pop et acidulées viennent parfois adoucir le regard sombre de Nerz sur notre société.

 Nerz a obtenu ex-aequo le IIE PRIX DU JURY 2017.

 

NICOT EDITH

          Edith Nicot qui excelle dans l'art du papier, ne dit rien de ses techniques : rouit-elle elle-même les fibres de kozo ? Fabrique-t-elle son papier et ses celluloses ? Mystère ! Quoi qu'il en soit, ses œuvres (œufs, pieds, robes, visages, etc.) sont des petits bijoux de fragilité apparente, de superbes sculptures blanches pour lesquelles elle sait parfaitement jouer du mouvement créé par les entrelacs multiples des fils ou des plis et de la lumière générée par la coexistence de pleins et de vides ! D'autant que si certaines œuvres sont murales, fixées sur des cadres, la plupart sont spatiales, susceptibles donc de bouger au moindre souffle ! 

 

PERROUD MARIE-GALA 

          Sur ses fonds de terre rougie par les sables du village voisin, Marie-Gala Perroud colle au gré de sa fantaisie, herbes folles, graminées, baies d'arbres, coques de fruits, lichens aux textures filamenteuses… en des improvisations intimistes, des tête à tête avec les matériaux glanés au long de ses promenades. L'assemblage de tous ces éléments grâce à des techniques très personnelles, donne des compositions aux remarquables harmonies générant des univers imprévisibles qui sont les témoignages de son intimité avec les plantes et à chaque fois de l'émotion d'un moment.

 

PRESNE Jack  

          Jack Presne est-il las de parcourir le cosmos dans ses drôles de machines de guingois, ses cosmodromes déséquilibrés ? En tout cas, le voilà revenu, dans ses invraisemblables coucous démodés et chargés de nostalgie, dans l'espace aérien terrestre ! Qu'à cela ne tienne, ses aviateurs coiffés des traditionnels bonnets de cuir et leurs énormes lunettes plus souvent sur leur bonnet que sur leurs yeux, engoncés dans leurs combinaisons brodées de mollusques jouant de leurs formes hélicoïdales, potirons et autres bilboquets sont de véritables casse-cous, cascadant à qui mieux mieux dans le bleu du ciel typique de l'artiste ! 

PROCOUDINE-GORSKI  ANNE

          Comme des milliers de peintres depuis l'âge des cavernes, Anne Procoudine Gorski est passionnée pour les nus. Masculins, elle n'utilise qu'une couleur sépia jouant sur les ombres des muscles puissants, des fesses bien découpées, de la taille bien prise. Ou féminins et le buste émerge alors de drapés colorés, ou suggère un corps entier enlacé par l'homme ; mais n'apparaît alors que la naissance d'une cuisse, un fragment allongé de buste sur lequel se détache un sein. Ou encore en couple, et l'artiste exhibe deux corps sculpturaux, joue des enlacements puissance/finesse, ombres/lumières, Une œuvre toute en esthétique ! 

 

RIOND MONIQUE 

         La femme, la femme toujours, grandeur nature, voire plus grande ! Bébé, fille, femme, seule où avec son enfant, nue ou en simple chemise, la femme est pour Monique Riond, essentielle, celle sans qui il n'y a plus de vie. Et de vie, ses femmes sont pleines, avec leurs épaules carrées, leurs hanches larges et leurs cuisses solides,  leurs postures souples malgré la raideur de la terre dont elles sont faites ! Il s'agit pour l'artiste, de donner une représentation du Féminin, de la femme au travers du temps, tantôt  avec un côté primitif ; tantôt plus élaborée : la femme de toujours, de tous quotidiens. A travers toutes les civilisations connues. 

VOIR AUSSI : 

 ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : CERAMIQUES INSOLITES 2005

SCHENKE ALEXANDRA 

          Quittant les deux dimensions, Alexandra Schenke s'est lancée dans les colonnes, proposant des petits cubes dont on sait qu'ils ont, de tout temps, tenu une place prépondérante. Couverts de ce qui ressemble à des hiéroglyphes ; ou à des graphismes irréguliers dupliqués à l'infini. Les uns en couleurs, les autres en noir et blanc. Jouant ainsi des pleins et des vides. Un travail lent et minutieux. Une réflexion sur le hasard (par ses assemblages), son lent processus de construction ; la difficulté d'établir des liens.

VOIR AUSSI : 

COURT TEXTE DE JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE FESTIVALS, EVASIONS DE LA PEINTURE 2015, Page des exposants. 

Et : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS BANNE 2016

 

STERNBAUM VERONIQUE 

          Naïves, les peintures de Véronique Sternbaum le sont, incontestablement. Et la position de cette autodidacte devenue artiste parce qu'elle ne pouvait faire autrement, est tout à fait dans le sillage des créateurs profondément sincères. Sans conscience d'appartenir à aucune tendance picturale, mais très attentive à être narrative et vraie, modeler avec son. cœur, les scènes qu'elle a dans la tête ! Toute vibrante d'une sorte de mysticisme, convaincue de la magie qui emporte sa vie, elle "sait" que dans les résines, elle grave ses humeurs, que le tableau "se charge" de ses états d'âme. 

VOIR AUSSI : 

 TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "Sous influence" : N° 66 de janvier 2000 du BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA. 

ETAUSSI "Sous influence", l'Afrique de Véronique Sternbaum, peintre médiumnique" : Site : http://jeaninerivais.fr Rubrique ART SINGULIER. 

Et aussi  ENTRETIENS : http://jeaninerivais.fr Rubrique COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS. Rubrique BANNE 2006 et NOTTONVILLE 2007. 

Et TEXTE DE JEANINE RIVAIS  : http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE FESTIVALS RETOUR SUR BANNE 2003

L'INCUBATEUR 

 

Boccard Roturier Roux
Boccard Roturier Roux

          Passant sur la définition qui permet en un tel lieu à un bébé d'achever sa gestation, un incubateur d'entreprises est une structure d'accompagnement de projets de création. L'incubateur peut apporter un appui en termes d'hébergement, de conseil et de financement, lors des premières étapes de la vie de l'entreprise.

          EVA, qui n'en finit pas de se renouveler, a décidé cette année de détourner le mot et de l'utiliser pour accueillir un groupe de jeunes artistes en recherche d'une création originale et sincère.

Se retrouver à quatre ou cinq dans une même grange leur permettrait de se confronter au regard d'autres jeunes gens comme eux, à des échanges avec des artistes plus âgés donc plus aguerris, et au regard d'un public toujours curieux de nouveautés et ne détestant pas être déstabilisé. L'occasion inattendue d'approfondir peut-être le sens de leurs réalisations. Et de gagner sans doute une confiance en leurs potentialités artistiques.

          Ayant répondu avec le plus grand enthousiasme à la proposition d'Eva, ces artistes désireux de proposer des visions et techniques contemporaines se sont cooptés : seront donc présents dans ce creuset de jeunes idées encore inexplorées:

NICOLAS BOCCARD (1ère année ENSA Dijon),

ENTHEA ROTURIER (1ère année ENSA Dijon) travail photographique numérique (et vidéo)

LIONEL-SERGE ROUX (1ere année ENSA Dijon),

THEOPHILE SARTORI (2ème année ENSA, école des Beaux-arts Dijon) travail photographique numérique (et vidéo)

GENTARO MURAKAMI (Artiste peintre japonais, actuellement en post-diplôme à l'école des Beaux-arts de Chalon-sur-Saône en France. Inspiré par des images préexistantes que l'on trouve dans les médias ou dans la vie quotidienne, il cherche à proposer au spectateur un nouveau point de vue de l'image).

Sartori Murakami
Sartori Murakami

          En tous cas, le travail de Murakami (très jeune mais déjà adopté par le milieu de l'Art contemporain) est très intéressant; le garçon est charmant, simple et a été très heureux de participer, de rencontrer autant de public intéressé et... normal (pas prof des Beaux-arts, intello et autres !).

          Les photos d'Enthéa m'ont beaucoup intéressé; le résultat est bon malgré l'aspect banal. La démarche en fait la valeur: c'est un travail sur les jeunes femmes qui ne se trouvent pas belles, victimes des normes médiatiques et avec qui elle organise des rencontres de plusieurs heures, pas de pose à proprement parler,  mais où  elle photographie des moments de lâcher-prise et renvoie une image positive à ces jeunes femmes; presque un travail thérapeutique !

          Théophile Sartori : des photographies aussi, avec une série sombre où il joue avec la désorientation dans un décor de barque semi-engloutie par l'eau parfaitement immobile d'un étang où se reflètent arbres et branches mortes.

          Les propositions des 2 autres sont sans grande portée, sinon l'intérêt d'exposer des démarches et tentatives créatrices.

          Alors qu'on craignait de braquer notre public traditionnel, les visiteurs ont été totalement séduits par ces ajouts jeunes du centre de Villy; on parlait beaucoup d'eux dans les rues et du renouveau qu'ils représentaient.  Comme quoi il faut faire confiance !

          Avoir regroupé ces jeunes (Incubateur, Nerz, Niotte prod) était un bon pari: ils ont passé le week-end ensemble, ont échangé les contacts, ont des projets communs. Tout à fait ce qu'on avait espéré.

          Mais le "rajeunissement" des artistes devra s'accompagné de l'arrivée d'un public plus jeune pour compléter notre public traditionnel et ce n'est pas le cas encore..

Jeanine RIVAIS ET Jean-Philippe JARLAUD