MARIE-THERESE MASIAS , Invitée d’honneur
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Hormis le pur contentement de coordonner esthétiquement les pièces de ses personnages/puzzles, Marie-Thérèse Masias connaît avec ses émaux, celui de marier leur éclat en fonction des formes préalables, en des superpositions de rouges vifs, des encorbellements de surfaces flamboyantes, des marqueteries de jaunes éclatants, des aplats de bleus ou de verts sombres … A ces quatre couleurs dont les combinaisons font exploser son univers, le sculpteur/émailleur concède quelques nuances provoquées par des surlignages, des picots, des guillochures… quelques variantes perdues dans les intrications des fonds ; quelques plages de noirs qui génèrent des contrastes, instaurent des équilibres, engendrent la "vie" des personnages.
Vient le temps de la cuisson, car l’émaillage est un art du feu. Associant le métal peint à l’émail vitrifié. Générant une nouvelle liaison harmonieuse. Obtenant, par le truchement des flammes, des glacis et des matités. Faisant de ces êtres protéiformes et polychromes, de pures merveilles dans la créativité et la finesse de réalisation.
Jeanine Rivais
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EVAsions DE LA PEINTURE : LES EXPOSANTS 2010
Claire ARCHENAULT :
Nostalgies ? Souvenirs colorés de voyages en quelque Amérique revisitée ? Les oeuvres de cette artiste sont tantôt tellement réalistes qu’elles pourraient être ethnologiques ; tantôt simplement silhouettées en d’épais amas de peintures ; tantôt fantasmées au point qu’un paradoxal centurion romain arpente les rues de quelque marché populaire…
Agnès BARON :
De Nénette autobiographique en Nénette " témoin " des évènements marquants de son existence, oubliant le monde extérieur et ses aléas, oubliant son sentiment d'aller cahin-caha, Agnès Baron " SE " cherche… Sachant que chacune de ses petites créatures lui apportera un petit moment de pur bonheur !
VOIR AUSSI : TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "PETITS MOMENTS D'EMOTION ET QUETE DE SOI CHEZ AGNES BARON, peintre" : http://jeaninerivais.fr : Rubrique Art singulier.
Serge BERRY :
Plantureuses, idéalement galbées, posées au premier plan de l’oeuvre, de sorte que le décor ne leur sert que de faire-valoir. Nues ou vêtues de tenues minimales dont le caractère hors de mode les rend atemporelles. Un univers serein, insolite, d'une singularité sans angoisse, malgré la récurrence des demi-teintes.
Jean VIRE, dit "BLAISE" :
Un artiste uniquement préoccupé du corps, de la relation de couple, de la dualité, qu’il décline l’un et l’autre dans toutes les variations possibles, les deux protagonistes, stylisés au maximum, se retrouvant dans une relation très fusionnelle. Une création abstraite où tout est harmonie, à la fois plénitude et ductilité des formes.
VOIR AUSSI : TEXTE DE JEANINE RIVAIS "BLAISE" : UNIVERS SINGULIERS rubrique EXPOSITIONS FESTIVAL DE BANNE 2003 : B
Michel BOUSSARD :
L’acier ! Dur, froid, rigide ! Pourtant, par sa façon de conjuguer ombres et lumières, brillances et matités, bleus acides et bruns ; par son talent de « retrouver » la ligne essentielle, l’artiste en recherche constante d'esthétisme et d'harmonie saisit, dans son instantané et jusqu'au moment de l'équilibre, la parfaite ressemblance avec un personnage réel.
Corinne BRETEL :
Des végétaux aléatoires, profus, prétextes à l’émergence de corps se dégageant de leurs enchevêtrements. Corps suggérés, à peine ébauchés, à peine évoqués dans des couleurs ocreuses, relevées ici d’une pointe de rouge, là de bleu dont l’infime présence génère une sensualité inattendue chez ces êtres en gestation…
Bénédicte CHARPENTIER :
Parce que l’artiste est sans trêve en quête de spiritualité, chacune de ses œuvres, peinture ou sculpture, homme ou arbre, est conçue dans un grand élan vers l’infini. Et, par les couleurs chaudes des peintures, les vibrations ardentes des bronzes, en parfaite harmonie avec son moi profond. Une invitation à un long voyage initiatique.
Olivier D’ANCONA :
L’artiste n’a–t-il pas d’abord l’œil du curieux, celui qui, en une fraction de seconde « sent » ce qui est étrange ? Puis l’esprit de qui a envie de collecter, rassembler, « commenter », figer pour l’éternité des faits, des lieux, des personnages, mille petits riens ? La volonté, enfin, de faire « voyager » son visiteur, lui faire découvrir ce qui, lui, l’a fasciné ?
André DAUPHIN :
Glaner bois, cuirs, métaux… Les associer pour générer un assemblage et le sens qui le rende évocateur. Travailler la forme, la rondeur, la raideur… qui suggèrent l'élément suivant à adjoindre… Ainsi, petit à petit, de questionnements en certitudes, de plaisir en jubilation, de fils de laine ou de plastique façon scoubidou, en vis et écrous, élaborer une moto, asseoir un personnage, etc.
Dominique DAVAL :
Profondément intéressée par l'humain, poussant très loin sa réflexion sur le sens de sa création, l’artiste module des corps lovés, enlacés, imbriqués… les vides surlignant la sensualité des courbes, les étoffes froissées contrastant avec le poli des lignes arrondies… Des couples mobiles, avec une grande interactivité entre les protagonistes… Une grande liberté d’interprétation Un bel hymne à la vie !
Fanny DELBART :
Le corps… Le corps peint ou sculpté… Fragments de corps… Ebauches de corps… Mains semblant prêtes à caresser un sein dans la pierre à peine équarrie… Une lente approche sur les brillances et les matités, les lisses et les craquelures imitant des dentelles, les conjonctions du matériau brut, ou au contraire amoureusement peaufiné…
Christelle DUPAQUIER :
Dans le plaisir sensuel de plonger les mains dans la glaise, l’artiste choisit deux symboles : la féminité, plantureuse, tout en courbes arrondies, hanches larges et seins volumineux, porteuse des valeurs intemporelles, la vie et la mort. Et puis l’homme, aux lignes anguleuses, dures, aux visages raboteux et mains aux veines saillantes : la force, malgré l’usure du passage du temps.
Véronique FANTI :
Une peinture tournée vers des thèmes naturels, vides de présence humaine. Conçus à des époques où les paysages sont dans leur plus grande rigueur. En plans serrés sur les nœuds d’un cep de vigne, le gris d’un coin de ciel, la froideur des piquets burinés par le temps par opposition aux teintes chaleureuses des sols.
Laurence GALAND :
Une œuvre aux couleurs infiniment tendres, quasi juvéniles. Apparences trompeuses, que démentent les personnages plaqués à angles aigus et les phrases aux mots découpés comme des lettres anonymes : Une façon de procéder qui sert à l’artiste à exprimer sa révolte, son désaccord avec la société.
VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.fr Rubrique COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS COURANTS D'ARTS MIERMAIGNE 2008.
Tomoko KAZAMA-OBER :
Récurrence des " paysages " urbains monumentaux hérissés de gratte-ciels et vides d’habitants. Une oeuvre protéiforme malgré l'unicité de son thème ; rigoureuse sous son apparente folie répétitive et déstructuration raisonnée. Une anticipation ou une réalité à donner le frisson, grâce au savoir-peindre de l’artiste.
Ulrike KLETT :
Les sujets pourraient être banals. Mais, conçus en noirs et blancs, les mains nouées, noueuses, aux veines saillantes sont le reflet d’une vie ; les personnages dansants ou les reflets sur la mer, sont autant d’ombres chinoises ; le pied de coquelicot est baigné de clarté… Une lumière efficace, un brin d’imagination, un cadrage bien pensé… Surgit l’émotion.
Marie KUKLOVA :
Cette artiste « joue » : Tantôt sa photographie est si floue que seule la silhouette d’une maison suggère le sujet, tandis que pendent en avant-plan des sortes de guirlandes très nettes. Tantôt, elle glisse vers une vision onirique, ponctuée d’étoiles, où l’ombre d’un cycliste est volée par un piéton sans ombre. Tantôt, ses personnages affectent un petit air passéiste semblable aux peintures naïves…
Odette LACAZE :
La mémoire. La trace. L'éphémère et le durable. L’équilibre et le chaos. Les conjugaisons de courbes et géométries aléatoires. Les oppositions de couleurs chaleureuses et teintes délavées, blancs mêlés. Les ajouts de pictogrammes et graphismes… Une totale adéquation entre création et imaginaire, contemporanéité et message intemporel d'une poésie puissante.
Guy LACHOT :
Une œuvre où le chaos s’exprime en couleurs somptueuses, où cohabitent glacis et matités des fonds lourds, compacts, amas de peinture et de coulures aléatoires… une sorte de magma aux bords duquel, l’artiste grattant du pinceau ou du couteau, fait apparaître des formes évocatrices générant dans cette œuvre a priori abstraite, de grands moments d’émotion.
Evelyne LAGNIEN :
Une œuvre de la souffrance silencieuse, de la solitude au premier plan du tableau, des personnages aux yeux durs, tendres, rêveurs, etc. Le tout servi par une matière riche, dont les nuances et les reliefs accentuent les sentiments exprimés.
Diané LAMINE, dit LAMINART :
A mi-chemin entre figuratif et abstraction, l’artiste va d’un toit d’église aux tuiles structurées comme à la règle, à des projections ectoplasmiques glissées entre des géométries aléatoires… Le tout en des ocres de la terre brûlée par le grand soleil ou en des bleus éblouissants des ciels africains…
Diane LATRILLE :
Sommes-nous dans un ancien palais vénitien, avec ses dômes, ses arcatures et ses sculptures longuement peaufinées ? Ou bien entrons-nous dans quelque musée africanisant ? Quel que soit le « voyage » proposé à son visiteur, la pointe sèche de Diane Latrille laisse sur les bords du trait des barbes de métal fines et minutieuses, qui retiennent l'encre et donnent un aspect velouté à l'impression.
Jean-Baptiste LEMOINE :
Ils crient, et leurs yeux sont pleins de colère, de peur, de tristesse… Sont-ils asociaux ? Cela expliquerait les couleurs de camouflage des oeuvres. Sont-ils censurés ? D’où ces sortes de bouchons enfoncés dans leurs bouches. Quelle que soit la réponse, ces individus sont atemporels. Leurs vêtements sont sans âge, sans connotation sociale, historique, géographique…
LNB :
La femme dans tous ses états. Non pas forte à la Botero, bien calée sur ses énormes jambes ; mais en des poses lascives ou des raideurs académiques, des invites charmantes, des latences ou des impatiences, des provocations ou des mystères.
Mais toujours des visages fermés… Sur quelles angoisses?
Macha Volodina WINTERSTEIN, dite MACHA :
Dire que la définition de ses oeuvres est l’accumulation, est un truisme. Elles ont ce côté instinctif sur « les sens en mouvement », impressions de la vie quotidienne, très brèves, émotions uniques, petits éléments de contes…. Est-ce le personnage central, récurrent, qui repousse ce cadre tellement dru ? Ou peut-on, à l’inverse se demander si ce n’est pas le cadre qui avale l’espace vital du personnage ?
Georges MARTINEZ :
Petits villages blottis dans la vallée, nichés au creux des forêts, ports au soleil couchant… Paysages statiques, vides de toute trace humaine. Peints à larges traces du pinceau chargé de matière ; ou au contraire à fines touches précieuses, allant des bleus ombreux aux jaunes les plus vifs, générant de subtils jeux de lumières.
Marcel VILLOT, dit « MAXIME » :
Faut-il considérer comme abstraites, les œuvres de cet artiste, alors que ses rythmes floraux emplissant toute la toile, font penser à des pivoines épanouies ; et que, centrés à l’avant-plan de coloris exubérants, volent des sortes d’oiseaux fantasmagoriques ? Ne sont-elles pas plutôt faites d’impressions fugaces, de rêves éveillés, de voyages immobiles ?
Danielle MERLE :
Des corps nus à l’infini ! Des corps de femmes dans leur intimité quotidienne, dans la convivialité hors du temps, la tendresse, l’érotisme… Alternant les matités et les brillances… Toutes ces situations traitées dans des couleurs tendres et chaudes comme la terre qu’évoquent la plupart des titres.
Claude MICHELI :
Cet artiste tient un double langage : celui du fond, abstrait, magnifiques reflets glauques indéfinissables, indépendants du rapport aux références visuelles existantes dans le monde sensible. Et puis, plaqué au centre du tableau, un oiseau, réel ou fantasmé, longuement ouvragé en noir et blanc, avec juste un soupçon de jaune pour accentuer les jeux de lumière.
Bernard MONTAGNANA :
Se jeter dans l’abstraction, mais aménager des plages où la subjectivité du visiteur verra ici un rideau, là une table… Passer des linéarités brisées aux traits noirs et lourds supportant d’improbables constructions… Moduler de grandes vagues de couleurs qui se mêlent à des blancs incertains… Une œuvre très gestuelle, libérée de toutes contraintes.
NATACHA :
Une œuvre où se trouvent à la fois humains, et animaux humanoïdes. Comme si l’artiste hésitait à « raconter » ses histoires avec des hommes (tortue-reliquaire, sirène…) et qu’en confiant leurs rôles aux animaux, elle entrait de plain-pied dans le domaine du rêve, l’univers des contes, l’enfance, en somme…
VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/ Rubrique FESTIVALS QUAI DES SINGULIERES 2010.
Nicolas STUTZMANN dit "NICO" :
Telles des boules de Noël qui auraient égaré leur sapin, celles de Nico flottent dans l’air. En quel matériau sont-elles ? Qui sait ? Légères assurément ! Peintes dans des nuances ton sur ton, elles présentent des géographies fantasmagoriques… Rondes ou ovées, elles forment des bouquets changeants au moindre souffle…
Nicolas PIHERY :
Un monde où l’herbe est très verte, où le ciel est très bleu, où les étoiles sont des fleurs. Un monde fantasmagorique où bêtes et hommes se comprennent et dansent au clair de lune dans la naïveté du Jardin d’Eden. Où terriens et aquanautes cohabitent… Une œuvre très illustrative de contes pas forcément pour enfants.
Traute SCHMALJOHANN :
Des œuvres qui, au premier regard semblent faites de linéarités incertaines et de plages donnant une grande importance aux couleurs et à leur harmonie. Tantôt conçues horizontalement, strate à strate ; tantôt à partir d’une croix excentrée, de guingois… Une peinture sensorielle où la pâte, les vibrations de matières sont prépondérantes.
Marie-George STAVELOT :
Les assemblages de cette artiste sont-ils les traces de photos d’identités d’où les portraits seraient effacés ? Portraits récurrents d’un même personnage, puisque de nombreux éléments sont identiques, simplement placés sous des angles différents ? Et qui seraient devenus des compositions-cadrages dans lesquelles, sur des motifs abstraits, elle est sans fin à la recherche de la lumière ?
SYCHA :
Sycha est-elle perplexe, lorsqu’elle sculpte des têtes janiformes ? Angoissée lorsqu’elle crée un visage dichotomique, insérant dans les failles des éléments symboliques ? En parfaite harmonie, lorsque sa création, voluptueusement lovée sur elle-même, relève de l’intime ? Mais toujours, elle parle de vérités en utilisant la beauté pour révéler leur poésie.
TOUS LES TEXTES SONT DE JEANINE RIVAIS.