CHRISTOPHE ALLEGRI

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Qu'il s'"attaque" aux saints des cathédrales usés par le temps, ou à des œuvres plus éminemment personnelles, Christophe Allegri génère avec le matériau choisi, une véritable osmose. 

Ainsi, l'une de ses dernières oeuvres se présente-t-elle comme une sphère parfaitement lisse, d'une matité et d'une coloration absolument unies. Mais, tel le monde porté sur les épaules d'Atlas, l'univers de l'artiste repose sur un socle granité, composé de trous et de protubérances savamment équilibrés. Et, entre les deux, comme si le sculpteur était désireux de créer un lien entre le brut et le lisse, un faisceau de "rubans" se noue au sommet de l'œuvre, faisant esthétiquement "le tour de la terre" ! 

Mais ne s'agit-il que d'esthétique ? Ne faut-il pas plutôt, dans ces contrastes, voir une symbolique par laquelle leur auteur suggérerait que, si le monde primal était incontestablement sphérique, il repose néanmoins sur une assise aléatoire, et que seule l'union des peuples peut le faire tourner… rond ?!                            J.R.

RICHARD BROUARD

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Un premier regard aux œuvres de Richard Brouard donne au spectateur le sentiment d'un sculpteur connaissant "par cœur" l'anatomie du sujet qu'il crée. Proportions parfaites, gestuelle rigoureusement exacte… Mais immédiatement, le choix de la couleur dénie la rigueur, la rigidité ; crée des brillances et des matités dont les contrastes emmènent la pensée vers Pégase, vers le fier destrier d'un prince… Génère le sentiment d'une chaleureuse osmose entre l'artiste et son matériau, l'artiste et sa création... 

          Alors, réalistes, les œuvres de Richard Brouard ? Belles envolées fantasmagoriques ? Les deux, assurément !                   

 JR.

LUC DENIEUL

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Est-ce parce que, longtemps, il s'intéressa à l'humain vu à travers une caméra, que Luc Denieul, désormais investi dans la sculpture de la pierre, tente à chaque nouvelle œuvre, de le retrouver ?

Mais jamais de façon réaliste : Visages allongés, disproportionnés, carrément réduits à un simple cercle dépourvu du moindre détail facial… Corps chantournés toujours ; creusés comme pour supprimer toutes rotondités ; concaves et convexes, courbes et contre-courbes inverses de la réalité… Membres inférieurs absents, amalgamés en assises géométriques ; "bras" intégrés dans les angles saillants, les avancées aiguës d'une sorte de cape rigoureuse enveloppant le personnage de façon à capter la lumière, rendre chaleureux le matériau.       

 JR.

MECHTHILD EHMANN

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Mechthild Ehmann est-elle une adepte des croyances moyenâgeuses, qu'elle semble penser que la terre est plate ? Du moins la représente-t-elle ainsi ! Encore plus loin dans le temps, qu'elle ne tourne pas, puisqu'elle est accotée, à un axe vertical ? L'effet alors produit, est double : esthétiquement, cette cohabitation lui permet d’exprimer un paradoxe : les flancs légèrement ovés, d'une texture longuement polie de part et d'autre d'une arête aiguë, jouant subséquemment des matités et des brillances ; et le support grossièrement taillé, comme directement transporté de la carrière d'où il a été extrait. Psychologiquement, pas encore parvenu à l'état de sphère, cet univers semble donc en gestation. Le tout générant une antithèse, une sensation de mouvement immobile, d’équilibre et de déséquilibre, de symétrie et de dissymétrie qui, apparemment, sont les mots clés de l'œuvre de cette artiste.         

    JR. 

GUY GEYMANN

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      Depuis sa tendre enfance, la volonté profonde de considérer son monde en trois dimensions, a accompagné Guy Geymann, l'a conduit vers différents matériaux, dont le bois  travaillé en des sculptures monumentales. Oeuvres polies, miroitantes à l'extrême, ne présentant que des linéarités élémentaires, presque jusqu'à l'abstraction.

          Subséquemment, plus esthétiques que signifiantes, dépourvues de narration bien que figuratives : Telles "Les sentinelles", par exemple, deux corps tubulaires, membres supérieurs à peine évoqués, dominés par de minuscules têtes émergeant à peine du matériau brut. Harmonieuses au demeurant, mais froides, dénuées de toute psychologie. Reflétant la quête obsessionnelle de l'artiste : la beauté formelle.

J.R.

MICHEL-YVES GIRARD

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Suggérer plutôt que montrer. Telle semble être la démarche de Michel-Yves Girard qui silhouette dans le bois des formes à peine ébauchées. Figuratives, néanmoins, mais réduites aux plus élémentaires linéarités, frôlant parfois l'abstraction. 

Ce faisant, de courbes en contre-courbes, de bosses en champlevage, de creux en arêtes arrondies comme s'il ignorait l'angle droit, l'artiste permet à la lumière de générer brillances et matités, dépouiller la matière ou au contraire l'enrichir, capter l'attitude d'un moment jusqu'à laisser percevoir l'essentiel : un enfant dans les bras de sa mère, un couple enlacé… une petite histoire dans son universalité, en somme !           

    JR.