Ce mercredi 16 mai 2012, je vous remercie d’avoir préféré le festival de Banne à celui de Cannes. Oui, vraiment, vous avez fait le bon choix ! Nos artistes ont défilé sur le tapis rouge et gravi les marches et je suis sûre que les artistes et les officiels du festival de Cannes n’avaient pas de si beaux chapeaux.
Cette année 2012 est une année particulière car ce beau et célèbre Festival se conjugue désormais au pluriel puisqu’il est accueilli dans deux autres villages de l’Ardèche Méridionale : Saint Paul le Jeune, une commune très impliquée pour une culture de qualité accessible à tous et qui nous permet d’avoir des lieux très agréables en extérieur ; et Chandolas, le village de mon enfance, où a vécu Gurlhie, un personnage singulier qui a inspiré quelques-uns des artistes du festival. Un petit musée d’Art Brut : le jardin de Gurlhie, a été crée cette année. Suivra la réalisation d’un circuit de randonnée aménagé : "Le sentier de Gurlhie". À Chandolas, des lieux vont être aménagés pour les personnes à mobilité réduite. Un grand merci à Raymonde Gauthier et Alain Mahey pour leur accueil et leur implication.
Ainsi ce festival va-t-il pouvoir accueillir un plus grand nombre d’artistes talentueux et ceci pour le plus grand plaisir de nos aficionados. Et en 2013, d’autres communes viendront peut-être nous rejoindre pour faire de ce Festival Hors Normes la plus grande fête de la culture vivante et accessible à tous en Ardèche Méridionale. Investie par la passion de faire partager l’art au plus grand nombre, je continue le voyage… avec conviction, passion et frénésie. Alors… "en voiture Simone"… dans ces trois villages de l’Ardèche Méridionale. Partez à la découverte des œuvres des 110 artistes de ce 19e festival atypique, parlez-en autour de vous, c’est jusqu’à dimanche 20h, après il faudra attendre la 20e édition le 18 juillet avec de nouveaux artistes !
Œuvrer à la mixité des cultures, au partage des émotions artistiques, aux rencontres des différences est un plaisir précieux ! L’échange et la fraternité sont nécessaires à notre survie tel un creuset de nos idées et de nos émotions. Un jour, une dame m’a dit, lors d’un vernissage, "Merci Marthe pour tout ce bonheur que vous donnez aux gens", une petite phrase qui m’a comblée de bonheur et qui continue à m’encourager et à me motiver dans les moments parfois très difficiles de l’organisation de Bann’Art. Mais la belle aventure continue et le résultat va une fois de plus vous ravir. Et moi, je vous dis merci, merci à tous, merci d’être là, vous tous qui par votre présence donnez un sens à mon investissement personnel dans ce festival. Je dis un merci particulier à tous les artistes car la création est un acte citoyen qui permet d’être en harmonie avec la liberté et ces rencontres sont des lieux de fraternité et d’égalité.
Ce n’est un secret pour personne, je suis collectionneuse d’art depuis plus de trente ans, et je voudrais dire quelques mots de cette expérience. Collectionner des œuvres est un projet beaucoup plus audacieux qu’il n’y paraît car il pose la question de ce qui se collectionne, ce avec quoi on est prêt à cohabiter et pourquoi, ce qui vous touche ou vous donne la chair de poule, et ça, surtout ne pas chercher à savoir pourquoi, achetez-le sans aucune hésitation ! Car cette petite étincelle qui vient du coup de cœur, c’est la clé pour amorcer le déclic… Coup de cœur, coup de foudre, coup de sang… et toutes ces petites choses simples qui vous touchent et vous interpellent ! Et si l’émotion est là, le champ des possibles est infini ! L’obsession du collectionneur, c’est aussi une quête de la beauté et cette beauté n’est pas l’apanage des chefs-d’œuvre hors de prix ou d’artistes cotés en bourse. Car l’art est insaisissable… et irrécupérable par une société basée sur le bling bling et le paraître, et il est à la portée de tous ! C’est ce choc émotionnel, cette pulsion amoureuse qui anime tous les collectionneurs et le fric ne fait rien à l’affaire. Ce choc émotionnel est la source vitale de toute action qui vaille dans une existence lorsqu’on retient des choses qui ont compté. Le pouvoir salvateur de l’art est magique et sans limites pour transcender sa vie et apporter sa petite contribution à un espoir, un rêve utopique d’un monde meilleur, plus juste, plus humain et plus fraternel. L’art et plus généralement la culture est la manière la plus riche et la plus profonde pour communiquer.
Alors, en voiture Simone, pendant quatre jours de ce beau mois de mai 2012, dans les nombreux lieux de ce festival, avec frénésie et passion, sans barrières et en toute liberté, laissez aller vos émotions, dégustez avec gourmandise, savourez avec délicatesse, régalez-vous avec allégresse, imaginez et surtout rêvez… Bon festival à tous !
Marthe CREGUT-PELLEGRINO