Jeanine Smolec-Rivais : Hervé Fogeron, quelle est votre définition de votre travail ?
Hervé Fogeron : J'ai un travail un peu particulier. J'aime raconter des histoires avec des personnages. Parce que je veux que ce que je crée ait du sens, directement avec de l'humain, des regards, des gestes. Je travaille un peu dans le spectacle et mon travail est très scénique. Et il est basé principalement sur la mise en volume des personnages sur ces tableaux, et dans une action. C'est une évolution d'un travail que je faisais à plat et que je fais maintenant en relief. Parfois en relief total.
Jeanine Smolec-Rivais : Hervé Fogeron, quelle est votre définition de votre travail ?
Hervé Fogeron : J'ai un travail un peu particulier. J'aime raconter des histoires avec des personnages. Parce que je veux que ce que je crée ait du sens, directement avec de l'humain, des regards, des gestes. Je travaille un peu dans le spectacle et mon travail est très scénique. Et il est basé principalement sur la mise en volume des personnages sur ces tableaux, et dans une action. C'est une évolution d'un travail que je faisais à plat et que je fais maintenant en relief. Parfois en relief total.
J.S-R. : Vous avez apparemment deux productions : l'une toute blanche ; et l'autre en couleur. Qu'est-ce qui fait que, parfois, vous décidez de créer dans le blanc le plus blanc ? Ou que vous allez choisir la couleur ?
H.F. : Au départ, le plaisir que j'éprouve, c'est de faire la sculpture. Mais ce que je veux faire, en faisant la sculpture, c'est les peindre. Et parfois, je n'arrive pas à passer l'étape de la peinture parce qu'ils sont en blanc, et c'est suffisant. Même en essayant de les peindre, ils redeviennent blancs, finalement. Intuitivement, la peinture est pour moi nécessaire pour certains ; pour d'autres, même en me forçant je n'arrive pas à les peindre. A partir du moment où ils sont blancs parce que je n'arrive pas à les peindre, cela signifie qu'ils sont entiers, que leur vie est entière sous cet aspect.
J.S-R. : Et ce blanc tellement blanc est vraiment de la peinture, ou c'est du kaolin ?
H.F. : Oui, c'est une peinture vinylique, bien mate.
J.S-R. : Quand vous les regroupez à la manière d'un champignon, que voulez-vous dire ? Sont-ils au pilori ?
H.F. : En fait, ce groupe s'intitule "La tourniquette aux si blondes" ! Je n'ai rien contre les blonds, c'est juste que j'avais des poils blonds sous les yeux ! Mais si l'on regarde bien les six portraits représentés, une seule est "belle" ! Elle correspond à un canon. Un canon admis ! Les autres sont belles aussi, mais elles sont différentes. J'ai un petit jeu avec ce groupe : on peut s'en servir comme d'une roulette, pour savoir sur quelle blonde on va tomber ! C'est là que l'on trouve de l'humour.
J.S-R. : Oui, tout à fait. C'est pourquoi je m'étonnais de ne pas vous entendre en parler.
Vos personnages sont-ils faits pour rester dehors ? Ou sont-ils fragiles ?
H.F. : Ils peuvent rester un peu dehors s'il tombe une pluie et qu'aussitôt après ils sèchent. Par contre, s'il pleut et qu'ils ne puissent pas sécher, cela m'ennuie beaucoup. Malgré cela, j'en ai fait un pour une couturière et il est dehors depuis cinq ans, sans dégâts. Quand je décide vraiment que je vais les laisser dehors, je mets dessus une grosse couche de vernis. Ainsi, ceux qui sont sur le triporteur sont beaucoup moins fragiles que les autres.
J.S-R. : Et vos pendus sont les choristes dont vous parliez tout à l'heure. Et ceux-là sont des Janus ? Ou les deux faces sont-elles différentes ?
H.F. : Non ! Je les ai placés ainsi pour qu'ils tournent moins, parce que l'arrière m'intéresse beaucoup moins que le devant ! En les disposant par deux, on ne voit pas l'arrière de chacun.
J.S-R. : Ce qui est amusant, c'est que, selon que le vent les a fait tourner dans un sens ou dans l'autre, ils chantent plus ou moins de bon cœur.
H.F. : Oui, tout à fait. Et je dois admettre que certains ne chantent pas du tout de bon cœur !
ENTRETIEN REALISE A BANNE DANS LES ECURIES, AU FESTIVAL BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI 2012.