Jeanine Smolec-Rivais : Raphaël Minot, quelle est votre définition de votre travail ?
Raphaël Minot : Ce sont des sculptures un peu ésotériques, et je veux qu'elles fassent du bien aux gens. Dernièrement, j'en ai même fait une qui est sensée les guérir.
J.S-R. : Carrément ! Donc, les malades vont aller en pèlerinage chez vous !
R.M. : Non, c'est moi qui vais essayer de rayonner un peu partout. C'est d'ailleurs pour cela que je suis à Banne !
J.S-R. : Mais au fait, comment êtes-vous arrivé à Banne ; De moi qui vous ai un peu introduit dans le milieu de l'Art singulier puis qui vous ai perdu de vue, que s'est-il passé ?
R.M. : J'ai continué, et puis Banne est super connu, j'ai donc postulé et j'ai été accepté. Et je suis ravi d'être ici.
J.S-R. : Vous travaillez uniquement sur métal, avec des pierres semi-précieuses ?
R.M. : Voilà. J'ai toujours beaucoup collectionné les minéraux, et un jour j'ai pensé les incruster dans mes œuvres.
J.S-R. : Quel est le rapport entre le métal extrêmement dur, et les pierres ?
R.M. : Je trouve qu'elles réchauffent le métal. Elles l'adoucissent, lui apportent de la chaleur. Et de la couleur. Et en même temps, une force supplémentaire, de par le bienfait des pierres semi-précieuses. J'utilise souvent le cristal de roche, le quartz qui a un rôle d'amplificateur d'ondes.
J.S-R. : Donc, quand vous envisagez que votre sculpture soulage, aide les gens, ce serait par la pierre qu'elle aurait un rôle bénéfique ?
R.M. : La pierre et la forme du métal. Les formes ont également des ondulations qui procurent du bien-être. Si vous regardez les formes de mes sculptures, elles protègent, elles couvrent un peu. Et c'est important.
J.S-R. : Mais à l'inverse, l'une d'elles est complètement épanouie. Donc si celles qui se referment ont un rôle protecteur, quel est le rôle de celle qui s'épanouit ?
R.M. : Celle qui est épanouie n'a pas vocation de soulager. Tandis que les autres ont une pointe et les ondes sont supposées passer à cet endroit-là.
J.S-R. : Une autre qui me semble représenter un personnage paraît avoir été infiniment travaillée : on dirait une succession de clochettes qui se seraient empilées.
R.M. : J'ai une forge, je peux donc couper, former… au gré de ma volonté.
J.S-R. : Ici, vous cherchez donc non seulement un rôle salvateur, mais aussi un rôle esthétique ?
R.M. : Oui. J'essaie de conjuguer les deux.
J.S-R. : Je trouve, -et cela irait un peu dans le sens salvateur que vous voulez donner à vos œuvres-, que l'une d'elles me fait penser à un ciboire ?
R.M. : Je ne sais pas. Je n'y ai pas pensé.
ENTRETIEN REALISE A BANNE DANS LES ECURIES, AU FESTIVAL BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI 2012.