EVAsions des ARTS 2012

*****

PAGE DES EXPOSANTS

***** 

INVITE D'HONNEUR : FABIEN ANSAULT

********************

Totems // L'aigle
Totems // L'aigle

          Comme la plupart des créateurs d'Art Récup', Fabien Ansault a conquis une maîtrise des matériaux disparates qu'il utilise, une façon bien à lui de les "rapprocher" en veillant à ce que ne survienne aucun hiatus ;  et que, comme par magie "apparaissent" de curieux totems, reliquaires, etc. donnant paradoxalement le sentiment d'une création spontanée, jouant des mots ("Elifant"), pleine d'humour parfois ("Moustique", "sanglier rieur"), ou de macabre pseudo-mythologique (Chrysomallos"), dont la puissance est telle qu'elle la rendrait reconnaissable entre mille.  

          A partir de là, et quelles que soient les variantes, il est des récurrences qui corroborent cette originalité : la présence obsessionnelle des crânes, l’air tous semblables au premier coup d’oeil, mais qu’un examen plus minutieux révèle tous différents, leur point commun étant que l'artiste les a probablement récupérés au cours de pérégrinations à travers la campagne où il vit apparemment ! Et puis, il sait les installer en des déséquilibres subreptices, des superpositions inopinées, des rapprochements fortuits et des disproportions qui leur permettent de s'"encastrer" ici dans un collier de cheval ; là dans une sorte d'armoire tapissée de peau de bête, dans un paneton… ailleurs de projeter sur le mur leur ombre déformée, rayonner au centre d'un "soleil" fulgurant, d'un bouquet de branches défeuillées…  et générer une impression de profondeur, alors que l'artiste n'organise aucune perspective. Enfin, et puisque ces éléments conjugués sont placés de façon à se trouver toujours à l'avant-plan, il faut noter l'absence de toute indication géographique, sociale et surtout temporelle puisque le sculpteur ne suggère aucune trace du temps qui passe, ne tenant compte que de celui qui a buriné chaque objet, avant qu'il ne le "rencontre". Et c'est logique : ces "narrations" apporteraient à ses créations des connotations réalistes ; les ramèneraient vers le quotidien, au lieu de les placer en des situations fictionnelles.

Car, même si les œuvres de Fabien Ansault suggèrent telle ou telle créature, selon la subjectivité du spectateur, son but est bien d'emmener celui-ci au-delà de ce quotidien, l'entraîner au fil de ses rêves, dans une approche dramatique de son univers fantasmatique. 

Jeanine SMOLEC-RIVAIS

 

********************

AMILLIEN Marie-Hélène : 

          Personnages en pied, monolithiques. Petit personnage sinisé rêveur lunaire. Ou individus longilignes à l'infini, venus de quelque planète dont les anneaux tournent au-dessus de leurs têtes minuscules… Leurs robes/corps minutieusement décorées d'oiseaux/fleurs surmontés ici d'une étoile, là d'un cœur ! Atemporels, donc : Créations hors du temps, hors des modes, en somme. Où seul, un oiseau en relief, universellement libre, semble prêt à prendre son essor. J.R.

 

********************

 

ANDRESZ Nelly, dite Nelly : 

          Nelly Andresz est-elle si partagée sur la convivialité du monde qui l'entoure, qu'elle le découpe à l'infini en figures géométriques en demi-teintes, imbriquées, intercalées… quelques délimitations blanches les reliant.  Le tout donnant l'impression paradoxale d'une combinaison rigoureusement ordonnancée ; ou, au contraire de quelques plages abstraites et échevelées générant une possibilité d'émotions aléatoirement proposées. J.R.

 

********************

 

ARTH Isabelle : 

          Quelles sont ces fleurs à l'air tellement exotique, que propose Arth, posées sur des fonds vraisemblablement peints à la gouache et sur ou autour desquels elle imprime les ombres portées ? De "Hebe elliptica" aux feuilles pointues et aux fleurs d'un blanc immaculé à "Barringtonia Asiatica" étalant leurs corolles "peuplées" de mille étamines filiformes, et leurs tendres boutons arrondis… comment ne pas avoir l'impression qu'elles répandent leurs parfums capiteux telle une invitation au voyage ? J.R.

 

********************

 

BENZI Josiane : 

          L'homme, jusque-là quête récurrente de Josiane Benzi, semble désormais absent de ses œuvres récentes. Laissant la place à ce qui, d'habitude, le situe dans la société, la chemise. Chemise/danseuse effectuant un entrechat ; ventrue, bourrée de bonnes intentions ; imprimée de pensées bleues pour la nuit ; coupée en deux pour les heures du jour… Toutes suggérant une manière d'être "à l'aise", quelle qui soit leur connotation ! J.R.

 

********************

 

BIRINGER Gérard : 

          Sur des murailles lépreuses à la Prévert, taguées comme dans les banlieues, se détachent des personnages dont, seules, les silhouettes assurent l'existence. Lignes convulsives, aux irrégularités paroxysmiques, entre lesquelles apparaissent les fonds. Fabriquant et respectant des hiérarchies, se fixant des rendez-vous mi-dansant, mi-bataillant, ouverts aux expressions les plus diverses : Bref, vivant des vies très "humaines". J.R.

 

********************

 

BOROGI'S :

          Préférant les peintures couleurs de terre, mais s'obligeant parfois à créer dans des couleurs plus vives, comme à la recherche d'un petit rayon de soleil, de gaieté, de vivacité, Borogi's intègre dans ses œuvres, des écritures, comme pour y créer une mémoire. Tantôt primales, de l'ordre du pictogramme, tantôt au contraire, longuement élaborées, parlant de sagesse, de vie bien remplie, s'évadant vers des moments initiatiques… J.R.

 

********************

 

CHANFRAULT Béatrice : 

          Ayant créé une sorte de carcan triptyque, la peintre le transgresse parfois comme si explosaient alors ses propres nostalgies et ses angoisses, et qu'il lui "fallait" faire "vivre" ses personnages en tous lieux à la fois. De cette situation, seule surgit la poésie née de l’expression sans hiatus du « vécu » du peintre et de son « dit », qui exprime les états psychologiques de cette artiste chez qui le besoin viscéral de peindre s’accroche à ses créatures comme à des bouées libératrices. J.R.

 

********************

 

CHOUX Gaëlle :

          Faut-il parler d'Art abstrait ? Pas sûr. D'abstraction géométrique, alors ? Sans doute, car Gaëlle Choux crée sur la plupart de ses toiles des géométries familières (triangles, rectangles, espaces limités par des parallèles…) S'agit-il seulement de couleurs disposées en aplats dans un espace bidimensionnel, jouant des brillants et des mats ? N'est-ce pas plutôt une façon d'équilibrer ces formes et ces couleurs pures, créer des harmonies en accord avec l'esprit méthodique de l'artiste ?  J.R.

 

********************

 

CRUSEM Thierry : 

          Œuvres d'une gestuelle pouvant aller du mouvement ample, spontané, à de menus apports colorés où l'on imagine l'artiste le nez collé sur sa toile. Un peu de "dripping" façon Pollock, mais surtout des projections ténues ponctuant les fonds sur lesquels se détachent en grands bouquets ardents des combinaisons de couleurs harmonieusement conjuguées. Une œuvre assimilable à "l'Action painting", mais surtout à l'Expressionnisme abstrait. J.R.

 

********************

 

CUXAC Françoise : 

          Oniriques, rêveuses, mémorielles, les oeuvres de l'artiste sont constituées à partir de récupérations végétales, animales, minérales. Parfois façonnées par l’homme, mais souvent rouillées par les pluies, polies par les vagues… Créations tantôt figuratives, d’autres fois à peine évoquées… Partant en somme de l’éphémère, et allant vers la pérennité de l'œuvre achevée qui devient à son tour témoignage de sensations passées, de souvenirs à demi-enfouis… J.R.

 

********************

 

DUBOIS Simone : 

          Personnages réalistes, œuvres de terre, pétries avec infiniment d'amour, remarquables par la sérénité qu’elles expriment, qu’il s’agisse de "l'éclosion" d'une jeune fille aux yeux clos sortant d'une fleur, d'une "Grâce" aux seins nus érotiquement dardés. Chaque mouvement est étudié, chaque expression de plénitude est peaufinée comme avec gourmandise… Une œuvre où la main rejoint le cœur ; où la profondeur va de pair avec l’esthétique.  Du beau travail. J.R.

 

********************

 

FADIN Alexandra : 

          Il est curieux de constater que les sculptures –bronze ou résine- d'Alexandra Fadin sont pour la plupart des femmes au repos : buste aux yeux clos, visage détendu, corps longuement peaufiné ; tandis que les œuvres en papier d'aluminium bustier serré et jupe bouffante cachant les pieds, ont toutes le corps tendu, ployé, bras en invocation… Souples et légères à la fois. Une manière de passer du calme à la largeur du geste ; de la pesanteur à la gestuelle éthérée. J.R.

 

********************

 

FOEGLE Bruno :

          Faut-il d'abord considérer les fonds bruns ou gris nuancés ; grattés de façon anarchique, parfois, graffités de croix verticales enchaînées, de cercles ou de pictogrammes ; encollés de papiers ou carrés de jute…? Ou faut-il voir plutôt la forme indéfinie collée dessus, vivement colorée, semblant toujours en transit, semblable à quelque vaisseau interstellaire… Ou admirer l'harmonie paradoxale générée par cette cohabitation ? Toute sa subjectivité dehors, au spectateur de choisir ! J.R.

 

********************

 

JARLAUD Jean-Philippe : 

          Rien de touristique dans la façon dont Jean-Philippe Jarlaud sait photographier les bords de mer bretons où le béton rugueux a remplacé le granit des rochers ; le moment où de vieux biplans vont prendre l'air sous le regard d'un enfant lançant son avion, ultramoderne ; l'humour acide d'une publicité où des chiens époustouflés remplacent le chaland ; les expressions de multiples visages se côtoyant… Quel que soit le "sujet", "l'œil du photographe" est prêt, témoignant de son temps. J.R.

 

********************

 

JOUSSET DIDIER : 

          La plupart du temps, Didier Jousset, photographe, reste fidèle au noir et blanc pour traduire la beauté du monde. Comme si ce choix lui permettait de jouer des contrastes, des symétries, rendre toute la pureté du travail. Néanmoins, lors d'un plan large, il peut glisser en couleurs un personnage, un objet… Une démarche qui l'a amené du pittoresque à la sobriété, du fatras à la pureté des lignes, du joli au beau, bref à l’esthétisme dépouillé. J.R.

 

********************

 

LATRILLE Diane : 

          Tantôt représentant le vide d'un ancien palais échappé à quelque cataclysme d'un "Monde impossible", avec ses dômes, ses arcatures et ses sculptures longuement peaufinées ; tantôt s'attristant de "l'absence" symbolisée par une bottine perdue entre un masque inexpressif de terre intaillée, et le rouge d'une pomme ; chaque groupement paradoxal témoignant du souci de représentation de l'artiste au cœur de mondes fantasmatiques, de décors oniriques. J.R.

 

********************

  

LEMAIRE CHRISTINE : 

          Comme nombre de créateurs d'Art-Récup', Christine Lemaire fait naître d'un morceau de métal rouillé, ici un couple de femmes en robes moulantes, tenant à la main leur réticule ; ailleurs un personnage masculin drapé dans une cape, etc. Personnages ou objets auxquels elle donne une seconde vie… Long travail d'approche et de reconquête, auquel s'ajoute une minutieuse recherche des jeux d'ombres murales projetées par ses créations. J.R.

 

********************

 

MAILLET Françoise : 

            Constructions résiduelles, appartenant au passé de quelque cité détruite par le temps. Un bric-à-brac de menus objets témoignant qu'une vie s'est écoulée ici. Un univers labyrinthique d'alvéoles ouverts à tous les vents… Eléments architecturaux désormais de guingois, précaires et chancelants. Un monde témoignant de l'impossibilité de résister au passage du temps. "Existant" en un temps où toute trace vive a disparu. Une sorte de sanctuaire, en somme. J.R.

 

********************

 

MIJA : 

          Féminins de dos ou masculins de face, peintures ou dessins, les corps nus de Mija ne se soucient jamais d'ordre, de beauté, de symétrie. L'artiste les propose juste un peu cernés, agrégats de détails plus ou moins nets, juxtapositions de plages aux couleurs à peine ébauchées ou de gris plus ou moins opaques selon les parties qui l'intéressent particulièrement. Corps chaotiques, en somme, images éclatées. J.R.

 

 

********************

 

RICHET Olivier : 

          Dans quels univers, psychiatrique, à tout le moins hospitalier ; ou carcéral… Olivier Richet promène-t-il son appareil photo ? Travaillant en noir et blanc, pour un regard plus humaniste sur le monde qui l'entoure ; pour symboliser une complétude, un absolu de solitude, de dépersonnalisation lorsqu'un personnage est silhouetté à contre-jour dans le monde figé de l'image. Cadrant celle-ci au plus près de chaque huis clos pour en fixer l'intemporel dans l'instantané. J.R.

 

********************

 

SCHWEBEL  Michel :

          Lorsqu'il intitule ses oeuvres "rouille" ; lorsqu'il va jusqu'à écrire ce mot –seul élément figuratif dans ses univers abstraits- en quasi-filigrane, Michel Schwebel insiste-t-il sur la couleur dont les rouges granités font plutôt penser aux cendres incandescentes d'un volcan en éruption ? Ou sur cet élément né de la corrosion de matières métalliques symbolisant le passage du temps, et l'impossibilité de résister à cette lente dégradation ? Les deux à la fois, peut-être ? J.R.

 

********************

 

SIEGFRIED Claudine : 

          Sur terre ou dans les airs, faunique ou végétale, Claudine Siegfried semble se sentir partout "chez elle". Et l'extrême précision de ses univers photographiés amène le spectateur à se demander s'il ne s'agirait pas plutôt de peintures ? Reflets dans l'eau de quelques lampes hors-champ, iris jaune émergeant d'une sorte de nuée violine pure, traces d'avions dans le bleu résiduel d'un coucher de soleil incandescent… univers magnifiques, vides de toute vie humaine, mais tellement chaleureux !   J.R.

 

********************

 

SOUBRANNE Carole : 

          Travaillant les marbres blancs, noir ou rose chair, Carole Soubranne a une façon bien à elle de conjuguer des volumes absolument lisses avec d'autres griffés par le burin. Ainsi y jouent la lumière et les ombres, révélant la sensualité d'un cou tendu, d'un dos masculin penché vers un corps de femme, des fesses d'un groupe enlacé… Chaque fois, les brillances attirent la main dans cet imaginaire, d'une sensibilité, une féminité, une pureté de lignes remarquables. J.R.

 

********************