Elles sont blanches de la tête aux pieds, vêtues de tutus ou de collants, tous précieusement brodés d'éléments végétaux cascadant en guirlandes vers leur cou ou une épaule. Elles sont de terre et devraient sembler lourdes, n'était que leurs jambes fines et leurs bras grêles leur confèrent des postures démentant cette impression. Et elles tournent, virevoltent comme d'élégantes danseuses ; se balancent ou jouent les équilibristes sur des cerceaux ; dressent leurs bois de cerfs lorsque l'exige la mise en scène de FANN, etc. Toutes sont des femmes ! 

Elles sont métalliques, raides et statiques, de couleurs allant du gris au brun, et elles sont uniquement linéarisées. Têtes rectangulaires aux angles arrondis, aux yeux exorbités. Arborant un large sourire ou présentant de bonnes joues si ce sont des femmes. Affichant de larges moustaches si ce sont des hommes. Pas de corps, ni de membres, tous ces visages reposent directement sur des trépieds qui génèrent un sentiment de grande stabilité.

          De terre ou de métal, avec un sens inné du mouvement aérien, l'artiste se livre sur ces œuvres, à un long travail d'approche et de conquête du matériau, auquel s'ajoute une minutieuse recherche des jeux d'ombres murales projetées par ses créations. Générant ainsi une relation réalité/virtualité qui s'ajoute à sa préoccupation  de la présence de ses personnages dans l'espace,. 

Jeanine RIVAIS

TEXTE ECRIT SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2016 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.