LES PORTRAITS DE PASCALE HANNEUSE, peintre
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Le portrait est une forme d’expression artistique incontournable, un art auquel s'essaie chaque génération d’artistes. Et force est de constater que, selon les générations, la vision est différente ! Même si, à chaque fois, l'artiste se propose d'en donner sa propre représentation. Selon les époques, l'un va vouloir rendre la personnalité du sujet ; un autre sa physionomie ; un autre encore s'attachera à sa beauté, un autre enfin à marquer l'usure du temps sur son visage…
Il semble bien que les portraits de Pascale Hanneuse soient tous frappés de curiosité sur l'existence, avec leurs yeux grands ouverts. Et que, par ailleurs, ils soient tous féminins. Que leurs joues soient pleines, -assurance de belle santé donc d'envie de mordre à belles dents dans la vie-, et encadrées par leurs cheveux longs et raides.
Une de ses femmes se cache derrière un cœur gris, dûment partagé en deux : "Entre les deux, mon cœur balance ?". Une seconde, la bouche en cœur, susurre son étonnement en présentant, posées sur sa poitrine, deux paires de chaussures de forme rétro. Chez une troisième, lèvres pulpeuses closes, les yeux interrogent leur vis-à-vis (ceux du spectateur), l'air de n'être au courant de rien ! Une quatrième recueille dans ses deux mains jointes en un creuset, quelque liquide brun jaunâtre : le miel de la terre ?... Il faudrait à l'infini, saisir toutes les expressions des femmes de cette peintre, elle-même femme et connaissant bien ses sujets, apparemment. Et ce, sans jamais être sûr de connaître la bonne solution.
D'autant que, parfois, elle se lance dans les portraits en pied ; robes longues aux plissés souples et cheveux interminables, toujours drus. Tandis que l'une d'elles à demi-dévêtue, s'est agenouillée devant un hublot qui, au premier abord, semble une auréole ; et que des ébauches dispersées dans l'espace en des poses différentes, témoignent du côté récurrent de la préoccupation de l'artiste.
Alors, pourquoi le rapport au portrait fascine-t-il tellement Pascale Hanneuse et tant d'artistes avec elle ? Peut-être parce qu'en la (les) renvoyant à l'"autre", il la (les) renvoie à elle-même (eux-mêmes) ? Parce qu'il renferme, en un rectangle restreint, réminiscences et images d'un passé plus ou moins lointain ? Qu'il oblige la (le) peintre à se confronter à tout ce qui est intime et dormant en elle (lui) ? Qui sait ?
Jeanine RIVAIS
TEXTE ECRIT SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2016 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.