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La BHN 2015 a vécu, même si, en cette mi-novembre, quelques séquelles sont encore vivantes.
En six étapes, cet événement hors-les-normes a véritablement enfoncé ses racines dans le paysage lyonnais ! La foule qui se précipite au vernissage dans le saint des saints, l'Université Lyon 2 et l'Espace Berthelot témoigne de cet intérêt pour la Marginalité. Grâces soient rendues aux fondateurs de la Sauce Singulière qui sont à l'origine de cette biennale : Loren, Guy Dallevet, Jean-François Rieux, et Marcelle Benhamou.
"C'est en 2005 que les artistes de la Sauce Singulière ont créé la BHN. Pour donner réalité à leur utopie, ils ont abandonné leurs pinceaux pour pousser la porte du Foyer des sans-abris, des écoles, des centre sociaux et des bibliothèques.
Sur les précédentes éditions, ces plasticiens animés par la volonté de rendre l'art accessible à tous ont investi plusieurs lieux et y ont installé les oeuvres d'artistes contemporains choisis pour leur capacité à interroger les normes. Plus de 500 artistes venus du monde entier se sont succédé dans près de 120 lieux de la région Rhône-Alpes, et ont offert au public des performances, des expositions, des conférences, des spectacles ou encore des ateliers. Tout cela a contribué à en faire un événement incontournable dans le paysage de l'art contemporain national et international, reconnu comme une manifestation engagée et solidaire, qui valorise un art indissocié de l'humain. La BHN fédère artistes et citoyens autour d'enjeux artistiques et sociaux."(¹)
Tout de même, quelques questions se posent :
D'abord sur le choix de certains exposants. Si le plus grand nombre se revendiquant de la marginalité brute, ou singulière, ont absolument leur place dans cette manifestation, d'autres en revanche, y sont à peine justifiés, voire tout à fait déplacés !
Ensuite, l'hypertrophie de cette manifestation : L'idée de faire participer une quarantaine de galeries, théâtres, chapelles… était grandiose. Encore aurait-il fallu que tous ces lieux jouent à fond le jeu, au moins pendant la durée de la BHN officielle ! Or, visiter certains d'entre eux relevait du parcours du combattant : horaires divers pour des lieux proches ! Ouvertures annoncées et non tenues ! Dates différentes selon les flyers d'où des kilomètres parcourus pour trouver porte close ! Exposition annoncée dans une galerie et reléguée au sous-sol d'un garage !
Néanmoins, QUAND toutes les conditions favorables étaient rassemblées, l'accueil était chaque fois chaleureux, compétent, enthousiaste. Et il était agréable de voir ou revoir certaines œuvres, certains créateurs dont le talent ne se dément pas.
Ne manquons donc pas d'exprimer bien fort l'admiration pour tous ces organisateurs, et les autres, les bénévoles travailleurs de l'ombre qui consacrent des heures à organiser cette énorme manifestation !
D'où la décision de revenir la "prochaine fois" !
Jeanine Rivais
(¹) Les textes en italique sont des organisateurs de la BHN.