LIEUX VISITES PAR DES PASSIONNES D'ART BRUT
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LE JARDIN DE NOUS DEUX DE CHARLES BILLY (1910-1991)
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Ce lieu a été proposé par JEAN BRANCIARD, sculpteur.
VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS http://jeaninerivais.jimdo.com Rubrique Festivals Banne 2010.
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"Le Jardin de nous deux (¹), dans les faubourgs de Lyon, à Civrieux-d'Azergues, Charles Billy l'avait consacré à l'amour partagé avec sa femme, qui l'avait aidé à réaliser l'immense porte, "une prouesse technique", selon Laurent Danchin. Les nouveaux propriétaires ont tenu ce qu'ils ont promis. Ils ont même ouvert le site à l'occasion des Journées du patrimoine. Mais ils ont fini par avouer qu'ils n'avaient pas les moyens de s'en occuper...
Dans son domaine de Civrieux-d'Azergues (Rhône), Charles Billy a construit un ensemble significatif de bâtiments imaginaires inspirés d’architectures du Monde, Le Jardin de Nous-Deux. On se trouve cependant plus face à un esprit de miniatures, toutes les constructions étant à hauteur d’homme.
(¹) Fragments d'articles relevés sur Internet.
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"Ce Monsieur et son épouse sont décédés il y a quelques années. La maison appartient maintenant à des particuliers qui avec leurs moyens tentent de l'entretenir. Le pire a été évité : elle aurait pu être vendue à un quidam qui aurait aussi pu tout raser. Ils la font visiter pour la journée du patrimoine et sur RV (difficile à obtenir).C'est Bruno Montpied qui m'en avait parlé. Sur son Blog (Le poignard Subtil) il dit y avoir d'autres informations.
J'ai donc visité ce "Monument" en visite guidée avec une dizaine de personnes. Comme pour Ferdinand Cheval il y a des tas de références aux monuments célèbres et les matériaux utilisés sont apparemment semblables. Question "volume", c'est au moins aussi important mais réparti sur plusieurs endroits dans le jardin de la villa. J'ai été impressionné et émerveillé. Ma visite remonte à 4 ou 5 ans. Il y a aussi deux autres oeuvres visibles autour de la Mairie de Civrieux. Je pense qu'en appelant la mairie tu pourras avoir des infos / possibilités de RV".
Jean BRANCIARD
Toutes les photos sont de Jean Branciard
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PARCOURS IMAGINAIRE DE JEANINE RIVAIS
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Comme Picassiette, comme Robert Tatin… Charles Billy vivait dans sa construction. Il semble bien qu'à l'origine, il ait vécu (table en plastique, cruches, tas de bois, échelles…) dans sa villa, somme toute banale,
Mais qu'un jour, il ait commencé à donner libre cours à sa fantasmagorie, et, comme dans un conte de fée, à ériger autour de lui et de sa femme, de multiples tours. Les voilà devenus châtelains, en somme ! D'ailleurs, n'a-t-il pas gravé "Château" à l'entrée d'un royal escalier ?
Une question se pose au visiteur admiratif mais interrogatif : Dans ces tours construites dans des dimensions habitables (à en juger par le rapport entre visiteurs et bâtiments), avec leurs multiples étages, les deux époux ont-ils vécu tour à tour dans l'une ou l'autre ? Ou simplement, tout au long de leur vie, se sont-ils assis au pied, une fois le labeur de la journée terminé, pour les contempler ? Le repos du (des) guerrier(s), en somme ?
Charles Billy a-t-il en réalité visité quelque pagode du Népal, avec sa maison au balcon ouvragé où est chaque année présentée l'enfant-déesse ? Ou bien ses fantasmes l'ont-ils amené à construire intuitivement certains lieux où le visiteur croit discerner une influence "incontestable" ?
En tout cas, il ne manquait pas d'humour, et le visiteur le retrouve en bien des endroits !
Cet ensemble atteste aussi de beaucoup de tendresse, avec parfois une pointe d'érotisme ; tels ces petits couples installés sur des piliers ; ou ce couple –de nouveau-, qui semble séparer des individus de part et d'autre de son balcon: S'agit-il d'autoportraits ? Ou, comme aux chapiteaux des églises, du partage des bons et des méchants ? Tandis que défilent des animaux exotiques, que des oiseaux volent en tous sens, et que des poissons se faufilent entre deux eaux ! Pas étonnant qu'il ait nommé ce petit paradis "Le jardin de nous deux" !
Et enfin, Charles Billy possédait un grand sens de l'esthétique qui l'a amené, tels les imagiers du Moyen-âge, à orner de sculptures chacune des parties de sa surprenante création (gargouilles entrelacées) ; et en un sens plus contemporain, de mêler la mosaïque à la pierre.
Que de patience, de fantasmagorie, de rêve, de sens de l'harmonie n'a-t-il pas fallu à ce bâtisseur de l'imaginaire pour faire cohabiter tous ces éléments… et réaliser un tel lieu. Et finalement, un lion et une sirène ne résument-ils pas tout cela ?
Bravo, merci et longue vie à la famille qui a acheté cette étrange composition, et s'efforce de la garder en bonne condition !
Jeanine RIVAIS
Texte écrit à Courson-les-Carrières en novembre 2017