Isabelle BONAFOUX dont les peintures mettent en scène un monde fait de plages, « emplies » et hermétiquement « encloses », tantôt en noir et blanc à l’encre de Chine, tantôt en belles couleurs douces, à base de bleus sur lesquels ressortent des roses et des orangés. Là, résident des êtres, humanoïdes sans être réalistes, serrés, encastrés, tels des poupées gigognes, installés sur des obliques qui leur donnent l’air de transgresser l’ordonnancement préétabli. Et leur foisonnement est encore accentué par la présence de mille breloques minuscules, de toutes sortes d’infimes signes pictographiques qui modifient les connotations linéaires, génèrent des passages scripturaux si courants dans les créations singulières.

La même plénitude se retrouve dans les sculptures dont la forme totémique donne au spectateur, et ce, malgré les couleurs chaleureuses, l’impression grave d’orants tendus vers le ciel, corroborant le sentiment de grande émotion jugulée, apportée par cette œuvre lumineuse et intemporelle. J.R.