LOREN et ses peintures et sculptures militantes. Depuis longtemps, Loren appartient à la catégorie des peintres dénonçant les incongruités sociales, les bavures politiques… dans une démarche liée non à la seule nécessité de prouver et d’accuser, mais où la dénonciation  de ces anomalies devient œuvre d’art.

Programme difficile, lorsque tout l’engagement d’un homme est contenu dans sa peinture ; qu’il doit, par elle, convaincre un monde en continuelle évolution, donc en perpétuelle différence ; en dénoncer les imperfections et, outre ce raisonnement socio-pictural qu’il défend pied à pied,  témoigner de son propre mal-être existentiel ! Ainsi, pour étayer ses démonstrations, use-t-il de la violence potentielle déployée par les animaux ; et fait-il se succéder et s’affronter sur ses œuvres, de véritables monstres : molosses aux gueules révélant des crocs énormes, lions à la « chasse », etc., afin que leur férocité démonstrative serve de faire-valoir à sa problématique et que les grands déploiements de sang qu’ils provoquent accentuent la mise en cause des perversions humaines !

Heureusement, -peut-être est-ce le repos du guerrier ?- Loren est également créateur d’œuvres de verre polychromes, plus douces, aux belles transparences glauques ; masques entourés de copeaux de métal, d’immenses clous/rayons de soleil, etc. Peut-être est-ce là un petit coin d’optimisme, capable de soulager les désillusions qui accompagnent immanquablement son attitude utopique ? J.R.