Lorsqu’elle s’appelle Genevière Mabillot, cette artiste réalise une œuvre naïve, faite de petits personnages totalement statiques, aux yeux vides perdus dans le lointain, et aux mains inactives. Des êtres côte à côte mais ne se regardant jamais, et figés en des postures appartenant à des quotidiennetés familiales. Remarquables sont la précision du pinceau, la finesse du détail, l’art de rendre un velours, une dentelle…
Lorsqu’elle devient Adèle Bessy, le spectateur se retrouve face à une œuvre de pure fiction, un foisonnement d’individus aux grands nez, aux bouches difformes… qui se bousculent, s’affrontent, confrontent leurs anomalies, leurs monstruosités : les humains sont devenus des humanoïdes, des centaures, des griffons…
Un long travail finement exécuté, conçu en des bruns-verts glauques, des ocres violacés dans lesquels les sous-couches font vibrer des plages plus claires. Une création spontanée, non réfléchie, mais très manichéenne, où la laideur des personnages n’est que de façade, sous laquelle le visiteur se doit de deviner la beauté intérieure. Comme, aux porches des églises moyenâgeuses, il aurait fortement ressenti celle, mystique, des gargouilles et des diables cornus…
CE TEXTE A ETE ECRIT APRES L'EXPOSITION "LE PRINTEMPS DES SINGULIERS" EN 2003, à l'ESPACE SAINT-MARTIN, 199 BIS RUE SAINT-MARTIN 75003 PARIS.
TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "LE MONDE FANTASMAGORIQUE D'ADELE BESSY" : http://jeaninerivais.fr Rubrique ART SINGULIER. Et "VARIANTES ET VARIATIONS DE GENEVIEVE MABILLOT/ADELE BESSY". Et "LE MONDE FANTASMAGORIQUE D'ADELE BESSY, PEINTRE". Et "ENTRETIEN DE JEANINE RIVAIS AVEC ADELE BESSY" : N° JANVIER/MARS 1995 DE FEMMES ARTISTES INTERNATIONAL. Et aussi : http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE RETOUR SUR UN QUART DE SIECLE D'ECRITURE.